[27/03/2012 12:12:49] MADRID (AFP) Deux jours après le premier vol de la filiale à bas coûts Iberia Express, le conflit social a repris mardi chez la compagnie aérienne espagnole Iberia, les pilotes décidant 30 nouvelles journées de grève, qui auront lieu tous les lundis et vendredis du 9 avril au 20 juillet.
Les pilotes ont pris cette décision “devant l’absence d’accord dans la médiation proposée par le gouvernement”, a expliqué dans un communiqué leur syndicat, Sepla.
“Le conflit qui oppose les pilotes à la compagnie est centré autour de la création de la nouvelle filiale Iberia Express, qui viole la convention collective des pilotes sur de nombreux points, parmi lesquels la séparation de l’activité de la maison mère”, a-t-il indiqué.
Ainsi Iberia “a prévu de transférer 40 avions de la maison mère à la nouvelle filiale, ce qui signifierait l’élimination de 8.000 postes de travail”, a-t-il estimé.
Iberia Express, filiale à bas coûts destinée à assurer le segment déficitaire des vols court et moyen-courrier d’Iberia, a vu son premier vol décoller dimanche, la direction ayant noué un accord avec la plupart du personnel, sauf les pilotes, avec lesquels une médiation, via un représentant du gouvernement, était engagée.
“C’est un projet fondamental pour le groupe Iberia, un projet qui va permettre que les vols à court et moyen-courrier, qui ne sont pas rentables actuellement, le deviennent, pour faire grandir le groupe”, avait expliqué vendredi dernier le directeur général d’Iberia, Rafael Sanchez-Lozano, en présentant Iberia Express.
Le “groupe”, c’est International Airlines Group (IAG), né en janvier 2011 de sa fusion avec British Airways, qui, depuis quelques mois, l’incitait à “devenir plus compétitive”.
Car Iberia fait figure de mauvais élève face à son partenaire britannique, qui a engrangé en 2011 un résultat opérationnel de 518 millions de livres (environ 620 millions d’euros), contre une perte de 98 millions d’euros pour Iberia.
Son objectif est que sa filiale soit rentable dès la première année et représente une économie de quelque 100 millions d’euros par an à partir de 2015.
Mais l’opération n’est pas du goût des syndicats, qui ont dénoncé les bas salaires proposés au personnel de la filiale et multiplié ces derniers mois les journées de grève, chacune ayant coûté en moyenne 3 millions d’euros à Iberia.