Total dégringole après la fuite de gaz sur une de ses plateformes

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ée de son siège à la Défense, près de Paris (Photo : Fred Dufour)

[27/03/2012 13:02:52] PARIS (AFP) Le titre du groupe français Total creusait encore ses pertes mardi après-midi à la Bourse de Paris, alors qu’une importante fuite de gaz décelée sur une de ses plateformes en mer du Nord pourrait prendre plusieurs mois à être colmatée, selon les analystes.

A 14H51 (12H51 GMT), la société, première capitalisation de la place parisienne, voyait son titre reculer de 6,21% à 38,46 euros, entraînant à la baisse l’ensemble du marché parisien (-0,23%). L’action avait perdu 7,10% quelques minutes auparavant.

Une zone d’exclusion maritime et aérienne a été mise en place autour d’une plateforme d’exploitation d’hydrocarbures appartenant à Total en mer du Nord au large de l’Ecosse, en raison d’une importante fuite de gaz, a indiqué mardi un porte-parole du groupe pétrolier français.

La fuite, qui représente “le plus gros incident pour Total en mer du Nord depuis au moins dix ans”, a conduit le groupe à faire appel à “des experts venus de France et à d’autres spécialistes”, a indiqué Brian O’Neill à l’AFP mardi matin.

Une zone d’exclusion maritime de 2 milles (3,7 km) a été mise en place tandis qu’avions et hélicoptères sont interdits de survol sur 3 milles (5,5 km). “La zone d’exclusion permet aux équipes qui interviennent sur la fuite de travailler en toute sécurité”, a expliqué à l’AFP une porte-parole des garde-côtes.

Trois avions de surveillance loués par Total vont survoler la zone mardi. Une fine nappe d’hydrocarbures de 4,8 miles carrés (12,4 km2) a été observée, a-t-il indiqué.

Lors de la fuite dimanche, du liquide s’est d’abord échappé avant le gaz, explique le porte-parole. Au total, 23 tonnes de gaz se sont échappés de la plateforme en 48 heures.

Selon Total, il s’agit d’un condensat léger, qui devrait spontanément s’évaporer de la surface de l’eau. Un avion capable d’arroser la zone de dispersants est prêt à intervenir mais “nous ne devrions pas en avoir besoin”, a-t-il estimé.

Total avait évacué les 238 personnes à bord de sa plateforme sur le champ Elgin dans la nuit de dimanche à lundi, et avait coupé l’alimentation afin de limiter les risques d’explosion.

Lundi, le groupe anglo-néerlandais Shell a évacué à son tour par précaution 85 personnes de sa plateforme de Shearwater et du puits d’extraction de Hans Deul, situés à quelque 6 km de la station de Total.

La plupart du personnel de Total a été évacué sur Aberdeen, ville écossaise située à environ 240 km de la plateforme pétrolière et gazière, et 69 personnes sont à l’abri sur des installations offshore voisines.

Selon le porte-parole de Total, “les risques d’explosion sont réduits, l’alimentation électrique ayant été coupée sur la plateforme”, même si le risque zéro n’existe pas.

“Nous sommes presque sûrs que la fuite provient de la partie de la plateforme située au dessus du niveau de la mer, ce qui rendrait probablement plus facile les opérations de réparation”, a-t-il indiqué.

Interrogé sur la création d’un puits d’intervention, destiné à soulager la pression sur le puits principal, le porte-parole a répondu qu’il s’agissait “d’une possibilité”, mais qui “prend beaucoup de temps”. “Nous espérons recourir à une autre solution avant”, a-t-il ajouté.

Les risques posés pour l’environnement sont à ce stade minimes, estime le groupe pétrolier français, tout en convenant qu’il s’agit “du plus gros incident que nous ayons rencontré depuis plus de dix ans en mer du Nord”.