Monti juge l’Allemagne et la France coresponsables de la crise d’endettement

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à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

[28/03/2012 07:59:31] TOKYO (AFP) Le Premier ministre italien, Mario Monti, a déclaré mercredi que l’attitude dispendieuse de l’Allemagne et de la France au début des années 2000 était l’une des causes de la crise européenne d’endettement.

“Cette histoire commence en 2003, lorsque l’euro n’était encore qu’un bébé. C’étaient alors l’Allemagne et la France qui étaient laxistes concernant les déficits publics et les dettes”, a-t-il expliqué lors d’un discours à Tokyo où il effectue une visite.

M. Monti, qui a remplacé le magnat Silvio Berlusconi à la mi-novembre pour sauver la troisième économie de la zone euro qui menaçait d’être emportée par la tempête de la dette, a rappelé que le Conseil européen avait alors décidé de ne pas pénaliser les deux principales économies de la zone.

“Le Conseil européen, alors dirigé par l’Italie qui en occupait la présidence tournante, (…) a dit que contrairement à la proposition de la Commission européenne, (…) l’Allemagne et la France, ne seraient pas inquiétées malgré leur déficit dépassant les 3% du Produit intérieur brut”, a-t-il souligné.

M. Monti était alors en poste au sein de l’exécutif bruxellois, en tant que commissaire chargé de la Concurrence.

“Bien sûr, si le père et la mère de la zone euro violent les règles, vous ne pouvez pas espérer (que des pays comme) la Grèce les respectent”, a-t-il estimé.

La visite de M. Monti à Tokyo s’inscrit dans le cadre d’une tournée asiatique: déjà passé en Corée du Sud, il doit se rendre, après le Japon, en Chine, puis au Kazakhstan. Le chef du gouvernement italien vient y vanter les attraits d’une “nouvelle” Italie, moins bureaucratique et plus ouverte aux investissements étrangers.

Après une sévère cure d’austérité qui a apaisé l’ouragan menaçant de faire sombrer le pays, M. Monti a lancé la deuxième partie de son programme appelée “Croissance Italie”.

Il vient d’obtenir l’adoption définitive par le Parlement de mesures de libéralisation pour ouvrir des secteurs protégés à la concurrence et de faire adopter en Conseil des ministres les grandes lignes d’une réforme du marché du travail.

L’objectif de l’ex-commissaire européen est de stimuler l’économie d’une Italie entrée en récession après des années de croissance poussive à la traîne du reste de l’Europe, alors que la péninsule ploie sous une énorme dette représentant 120% de son PIB.

L’Italie bénéficie depuis le début de l’année d’une très forte détente de ses taux d’emprunt qui évoluent pour les titres de référence à dix ans sous la barre des 5%, contre 7% fin 2011 au pic de la crise européenne, un niveau jugé insoutenable sur la durée.