lors du Forum Samsung au Cap le 22 mars 2012 (Photo : Rodger Bosch) |
[28/03/2012 07:07:06] LE CAP (AFP) Des ampoules à énergie solaire aux téléviseurs résistants aux sautes de courant, les multinationales de l’électronique grand public courtisent la clientèle africaine avec des modèles conçus pour résister à un environnement difficile.
Plus de la moitié de la population du continent n’a pas l’électricité, mais il en faut plus pour stopper l’appétit commercial de géants comme le Sud-coréen Samsung ou Néerlandais Philips.
Ils misent sur ce marché d’un milliard d’habitants, où le fossé est immense entre les très pauvres et les très riches mais où la classe moyenne se compose d’environ 313 millions de personnes, selon la Banque africaine de développement.
“L’Afrique est perçue comme un marché à l’importance croissante avec des taux de croissance économique plus élevé que l’Europe et que les Etats-Unis en raison de l’augmentation rapide de sa classe moyenne”, confirme Nick Kelso, porte-parole de la division éclairage de Philips en Afrique.
“Mais il est important de réaliser que l’Afrique n’est pas une entité. Il y a des peuples et des cultures largement différentes et il faut prendre en compte tout ça quand on conçoit de nouveaux produits”.
C’est pourquoi l’investissement dans la recherche est une des clés du succès pour pénétrer le marché africain, comme l’explique Roelf Mulder, directeur d’une entreprise de design sud-africaine XYZ Design. “Ils veulent tous augmenter leur part de marché. Comment faire? La première étape, c’est la recherche”, dit-il.
Philips mise déjà sur des solutions d’éclairage à l’énergie solaire pour la maison ou des lampadaires de ville. “Pour transformer ces idées en produits réels, nous faisons des tests sur le terrain avec des partenaires. C’est essentiel. On ne peut pas faire ça en dehors d’Afrique”.
Les “clients de demain” Même démarche chez Samsung: “Nous nous sommes aperçus que les produits que nous vendions sur les marchés développés ne marchent pas ici en Afrique autant que nous le pensions. Les gens de différents pays et différents continents ont besoin de choses différentes”, constate Park Kwang Kee, le patron Afrique de la marque.
Le Sud-Coréen vise un chiffre d’affaires d’environ 3 milliards de dollars en 2012, avec un objectif de 10 milliards en 2015, cinq fois plus que l’an dernier.
“Notre croissance a plus que doublé ces deux dernières années, hors Afrique du Sud”, précise Park Kwang Kee, interrogé en marge du salon “Consumer Electronics Show”, organisé par la marque sud-coréenne dimanche dernier au Cap pour faire la promotion notamment de son prochain smartphone entrée de gamme, au prix non encore dévoilé.
ès rapide différents services de secours sur un smartphone présenté le 22 mars 2012 au Forum Samsung du Cap (Photo : Rodger Bosch) |
“Pour nous, c’est le bon moment pour commencer à investir sur le marché africain au point de vue démographique: 70% des Africains ont moins de 30 ans, ce sont nos clients de demain”, poursuit le patron de Samsung Afrique.
Après avoir ouvert un bureau régional pour l’Afrique subsaharienne à Johannesburg en 2010, la marque sud-coréenne s’est habilement positionnée comme sponsor de la CAN-2012 en février, un événement qui a fait palpiter les très nombreux supporteurs de foot du continent.
L’occasion de faire la promotion d’une gamme de produits présentés sous le label “Fabriqués pour l’Afrique”, parmi lesquels “le réfrigérateur Duracool, qui garde les aliments au frais quand le courant est coupé”.
Ou encore, “le climatiseur à triple protection”, “le téléviseur SurgeSafe qui intègre une protection contre les surtensions afin d’assurer une image constante pendant les sautes de courant soudaines”, “le netbook à panneau solaire”.
Parmi d’autres cadeaux à gagner, on trouvait aussi le modèle de machine à laver économe en électricité qui lave à 15°C avec, selon le fabricant, le même résultat de lavage qu’à 40°C.