Fidji reprend par décret le contrôle de Qantas sur la compagnie Air Pacific

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Des avions de la compagnie fidjienne Air Pacific (Photo : Torsten Blackwood)

[28/03/2012 08:54:21] SUVA (AFP) Le gouvernement militaire de Fidji a annoncé mercredi la reprise par décret du contrôle exercé par la compagnie australienne Qantas sur la compagnie fidjienne Air Pacific, au nom de la défense des intérêts nationaux.

“Le gouvernement a corrigé l’action des précédents gouvernements qui permettaient aux citoyens étrangers de contrôler les compagnies aériennes nationales de Fidji”, indique le décret publié sur le site internet du gouvernement fidjien.

Le texte de loi interdit désormais à des personnes physiques ou morales non-fidjiennes de détenir le contrôle et/ou des parts majoritaires dans une compagnie aérienne fidjienne.

L’Etat fidjien était jusqu’à présent actionnaire majoritaire d’Air Pacific avec 51% des parts, mais Qantas, qui détenait 46,3% du capital, en avait le contrôle de fait grâce à ses droits de veto dans tous les domaines stratégiques.

Qantas a démenti jouir de tels droits et annoncé un réexamen de sa présence au capital de la compagnie à la lumière du décret gouvernemental.

“Qantas n’a pas de droit de veto sur les décisions opérationnelles d’Air Pacific ni le contrôle effectif de la compagnie”, a assuré la compagnie australienne. “Nous sommes un actionnaire minoritaire”, a-t-elle ajouté.

Le régime militaire de ce petit archipel du Pacifique a démenti avoir nationalisé Air Pacific. “Qantas reste propriétaire de ses parts et des dividendes seront versés le cas échéant”, a-t-il souligné.

Le gouvernement était entré en négociation avec Qantas en 2010 afin de racheter ses parts dans Air Pacific, mais ces négociations ont achoppé sur le prix.

Selon des informations non confirmées, Qantas exigeait environ 40 millions de dollars US.

Air Pacific a essuyé sur son exercice avril 2010-mars 2011 une perte nette de 3,6 millions de dollars de Fidji (1,5 million d’euros).

Le gouvernement fidjien démocratiquement élu a été renversé en décembre 2006 par l’ancien chef de l’armée, Voreqe Bainimarama. Le régime a abrogé la constitution en avril 2009, et imposé des mesures d’urgence, dont l’interdiction de réunions publiques.

Ces mesures ont été levées en janvier et Voreqe Bainimarama a annoncé la mise en place d’une nouvelle constitution d’ici à février 2013, avant des élections libres en 2014.