ère (Photo : Philippe Huguen) |
[28/03/2012 10:09:01] FRANCFORT (AFP) Les crédits au secteur privé en zone euro ont ralenti en février, signe qu’un retour à la normal dans ce domaine n’est pas encore pour demain dans une région qui commence à peine à surmonter sa crise de la dette.
Ces crédits ont enregistré une progression de 0,7% sur un an en février contre +1,1% en janvier, a annoncé mercredi un porte-parole de la Banque centrale européenne (BCE), et ce malgré une injection record de liquidités en faveur des banques par l’institution monétaire depuis décembre (1.000 milliards d’euros en valeur nominale), destinée à soutenir ces crédits qui favorisent la croissance.
Les prêts aux ménages ont ralenti à +1,2% en février contre +1,3% en janvier. Les prêts immobiliers, leur plus importante composante, ont maintenu un taux de croissance de 1,8% mais le crédit à la consommation a continué de reculer (-1,8% en février après -1,6% en janvier).
Quant aux crédits aux entreprises hors secteur financier, ils ont davantage ralenti encore à +0,4% en février contre +0,7% en janvier.
“Les injections généreuses de liquidités de la BCE (au travers de prêts à trois ans aux banques au taux faible de 1%) ont pu éviter le risque d’un effondrement des banques de la zone euro (…) et arrêter la contagion sur le marché de la dette souveraine. Néanmoins, ils ne semblent pas avoir eu les effets désirés sur les prêts à l’économie réelle”, a souligné Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg.
Pour ses confrères de Berenberg, la “BCE ne devrait pas se montrer trop déçue” par ces chiffres car “elle s’attendait sans doute à ce que la progression lente des crédits se poursuive pour un certain temps”.
“Cela prendra un certain temps avant que ses opérations de prêt à long terme se transmettent à l’économie réelle”, poursuivent-il soulignant que la prochaine étude sur les prêts des banques montrera sans doute que ces dernières ont relâché leurs conditions de crédit comme le laissent suggérer des commentaires de membres du directoire de la BCE.
“Certaines données régionales pointent déjà dans cette direction”, notamment en France, ajoutent-ils.
Concernant la masse monétaire M3, qui mesure les pressions inflationnistes à moyen terme, elle a progressé de 2,8% sur un an en février contre 2,5% sur un an en janvier, a annoncé la BCE.
C’est davantage qu’attendu par le consensus d’analystes réuni par l’agence Dow Jones Newswires qui tablaient sur une hausse de +2,4% pour cet indicateur.
“M3 a montré une grande volatilité au cours des six derniers mois reflétant la tempête sur les marchés financiers”, note Annalisa Piazza, du courtier Newedge Strategy. Selon elle, les progressions enregistrées en janvier et février sont dues “aux injections de liquidités opérées par la BCE et à un regain de confiance sur les marchés” et restent bien en deçà de 4,5%, niveau souhaité par la BCE.