à Vienne (Photo : Joe Klamar) |
[28/03/2012 12:02:41] VIENNE (AFP) Le parlement autrichien débattait mercredi sur un paquet d’austérité de près de 28 milliards d’euros ficelé en quelques semaines après la perte par la petite république alpine de son précieux Triple A, et dont l’objectif est de revenir à un budget équilibré en 2016.
Malgré les vives critiques de l’opposition, l’adoption du plan ne fait guère de doute, puisqu’il est soutenu par les partenaires de la coalition gouvernementale – sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP), majoritaires au parlement.
Le vote devrait avoir lieu dans la soirée.
L’opposition, extrême-droite en tête, a accusé le gouvernement de manquer de sens des réalités.
Après les fortes réserves exprimées par l’Allemagne, l’application d’une taxe sur les transactions financières en Europe, dont l’Autriche espère récolter 1,5 milliard sur trois ans, paraît irréaliste.
Une autre mesure semble incertaine, à savoir la signature d’un accord fiscal avec la Suisse, qui doit rapporter 1,1 milliard d’euros la première année.
“Un château de sable est plus stable que ce paquet d’économie”, a lancé Josef Bucher, dirigeant du parti d’extrème-droite Alliance pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ) pendant les débats.
“Nous avons besoin de réduire notre dette, cela était et est toujours notre motivation avec ce paquet (d’économies)”, a déclaré le vice-chancelier conservateur Michael Spindelegger.
Le plan d’austérité autrichien met l’accent sur la réduction des dépenses (17,3 milliards d’euros au total), les retraités et les fonctionnaires payant le plus lourd tribut avec des suppressions de postes -sauf dans la police, la justice et l’éducation-, et une limitation des hausses de salaires.
Il prévoit aussi une coupe dans les subventions et aides aux compagnies publiques.
Une réforme de l’assurance-maladie doit rapporter 1,4 milliard. Et le gouvernement compte sur 9,2 milliards provenant de créations et augmentations d’impôts.
L’Autriche n’est pas le plus mal en point des pays de la zone euro.
Son déficit public s’est élevé à 3,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011, à quelques encablures de la limite de 3% tolérée par le traité de Maastricht.
Sa dette publique a représenté 72,2% du PIB l’an passé.
En janvier, l’agence américaine Standard and Poor’s avait toutefois abaissé sa note souveraine à AA+ contre AAA, la meilleure note possible qui permet à un pays d’emprunter aux meilleurs taux.
L’agence avait justifié sa décision par la forte exposition des banques autrichiennes dans deux pays voisins en crise, la Hongrie et l’Italie.
La perte du Triple A avait provoqué une onde choc dans la république alpine et accéléré la mise au point du paquet d’austérité.
Un mois plus tard, l’autre grande agence de notation Moody’s s’était montrée plus clémente, laissant au pays sa meilleure note, mais menaçant de l’abaisser dans les mois à venir.
Michael Spindelegger s’était alors déclaré convaincu que Moody’s modifierait son jugement une fois que le plan d’austérité serait adopté par le parlement et présenté devant la Commission à Bruxelles.