ères chinoises dans une usine textile à Huaibei, le 10 février 2012 |
[29/03/2012 11:26:17] PEKIN (AFP) L’économie chinoise est très exposée à une chute des exportations, notamment vers l’Europe, tandis que le ralentissement de la croissance souligne la nécessité d’un rééquilibrage de l’économie favorable au secteur privé, selon une étude publiée par l’agence Moody’s jeudi.
L’objectif de croissance, révisé cette année à la baisse à 7,5% par le gouvernement, contre 8% les années précédentes, signale “le besoin de mettre en oeuvre une nouvelle phase de réforme et développement”, selon l’agence de notation.
Celle-ci relève que la deuxième économie mondiale est exposée à “une croissance mondiale moins forte qui restreint les exportations, à un choc pétrolier et potentiellement à des troubles politiques et sociaux”.
“Le rééquilibrage de l’économie est particulièrement important alors que la part de la consommation des ménages dans le PIB a décru au cours de la dernière décennie pour tomber à seulement 33,5% en 2010”, relève Moody’s, soulignant qu’il s’agit d’un taux “parmi les plus bas de l’ensemble des pays”.
“A court terme, le plus grand risque pour un ralentissement rapide de la croissance serait un nouvel effondrement des exportations, similaire à ce qui s’est produit durant la crise financière mondiale de 2008-2009”, selon l’agence. Cette dernière cite un calcul du Fonds monétaire international (FMI) pour qui un assèchement des exportations ferait chuter la croissance, qui s’est élevée à 9,2% en 2011, de quatre points de pourcentage.
Une hausse des cours du pétrole représente également un risque pour la Chine, chaque hausse de 10 dollars du baril de brut engendrant un coût supplémentaire de 18 milliards de dollars, soit 0,25% du PIB chinois de 2011.
Face à ces risques externes, “une réforme du secteur financier” qui privilégie actuellement les entreprises d’Etat “est cruciale pour une meilleure allocation de capitaux et pour améliorer la note souveraine de la Chine”, actuellement de Aa3, la quatrième meilleure possible sur l’échelle de Moody’s.
Pour éviter un ralentissement brutal, l’agence préconise un plus grand rôle pour les mécanismes de marché et le secteur privé, à l’instar d’un rapport publié conjointement le mois dernier par la Banque mondiale et le Centre de Recherches sur le Développement du gouvernement chinois.
En l’absence de “chocs économiques ou politiques importants”, Moody’s se veut malgré ces risques assez optimiste, jugeant que la croissance chinoise devrait “rester relativement robuste à moyen terme”, avec une hausse du PIB de 8% en 2012 et 2013 et 7% de 2014 à 2016.