Israël cherche des partenaires étrangers pour exploiter son filon gazier

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ël, vue depuis la mer Méditerranée, le 8 septembre 2008 (Photo : Menahem Kahana)

[29/03/2012 14:33:30] TEL AVIV (AFP) En passe de devenir un nouvel Eldorado énergétique avec la découverte d’énormes champs gaziers en Méditerranée, Israël cherche des partenaires étrangers pour exploiter un filon, dont les revenus devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars.

“Tous les groupes ayant une expertise et un savoir-faire en matière de prospection, d’exploitation et d’infrastructures sont les bienvenus”, a affirmé Shaul Zemah, directeur général du ministère israélien de l’Energie lors d’un séminaire organisé mercredi à Tel Aviv pour présenter les grands groupes français du secteur.

“C’est le moment ou jamais d’être présent. Il y a des opportunités à saisir”, a lancé Shaul Zemah à l’adresse des représentants des entreprises françaises.

Cet appel fait suite à la découverte d’au moins deux champs off-shore particulièrement prometteurs: Tamar, avec des réserves estimées à 250 milliards de m3 (BCM) et dont l’exploitation doit commencer l’an prochain, et Leviatan, avec 490 BCM dont la production débutera en 2016.

Pour deux autres gisements, baptisés Myra et Sarah, les premières estimations vont de 80 à 180 BCM.

Selon M. Tzemah, les réserves totales pourraient s’élever à plus de 1.000 BCM.

La manière dont cette manne va être exploitée n’a pas encore été décidée définitivement. Une commission officielle doit rendre d’ici deux mois ses conclusions sur la part du gaz qui sera consommée en Israël et celle qui pourrait être éventuellement exportée, notamment vers l’Europe.

“Le problème, c’est que notre marché intérieur est limité. Si nous décidons d’exporter et d’ouvrir ainsi des perspectives de revenus supplémentaires, nous pourrons sans doute attirer plus facilement des groupes étrangers appelés à effectuer de très lourds investissements”, prévoit Eugene Kandel, président du Conseil israélien pour l’économie nationale.

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és et récemment découverts

Le gouvernement a déjà pris les devants en annonçant la création du premier fonds souverain israélien, qui doit être alimenté par les royalties et un impôts spécial prélevé sur les bénéfices tirés de l’exploitation du gaz et du pétrole.

“Ce fonds qui constituera une réserve pour l’avenir sera entièrement investi à l’étranger. Son montant devrait atteindre quelque 80 milliards de dollars d’ici 2040”, estime M. Kandel, qui est également conseiller économique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Israël a également resserré ses liens avec Chypre, pays voisin où un gisement découvert en 2011 pourrait receler jusqu’à 224 milliards m3 de gaz naturel et qui est situé à quelques kilomètres de deux gigantesques champs gaziers israéliens.

Sur le front énergétique, Israël va pouvoir réduire de façon spectaculaire sa dépendance énergétique. Le gaz assurera la production de 60% de l’électricité en 2030 contre 40% actuellement. Ce dernier pourcentage comprend le gaz importé d’Egypte. Mais cette source s’est totalement tarie depuis l’an dernier à la suite des sabotages à répétition du gazoduc dans le Sinaï égyptien.

La part du charbon et du fioul, beaucoup plus polluants, va diminuer de moitié durant cette période à 30%, tandis que les énergies renouvelables, tel le solaire, devrait représenter 10% de la consommation à l’horizon 2030, selon les projections officielles.

“Les groupes français doivent participer à cette nouvelle aventure énergétique, économique et industrielle”, a plaidé l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot. “Pour le moment, nous ne sommes malheureusement pas très présents dans ce secteur, malgré la compétence et l’expertise reconnues de nos groupes”, a souligné le diplomate.

Le séminaire a toutefois permis à certains des “poids lourds” du secteur de répondre présents avec notamment des représentants d’Electricité de France (EDF), Gaz de France-Suez, Technip, autant de groupes dans le peloton de tête mondial pour l’énergie.