érard Mestrallet, en conférence de presse à Londres le 16 décembre 2010 (Photo : Eric Piermont) |
[29/03/2012 16:02:45] PARIS (AFP) L’énergéticien français GDF Suez a annoncé jeudi vouloir prendre le contrôle complet de sa filiale International Power pour 7 milliards d’euros, afin d’accélérer son développement dans les pays émergents, tout en assurant qu’il amplifierait ses cessions pour contenir sa dette.
A peine plus d’un an après avoir bouclé le rachat de 70% du groupe britannique International Power (IP), GDF Suez, qui est devenu grâce à cette opération le numéro un des services collectifs par le chiffre d’affaires, et le numéro deux mondial de la production d’électricité derrière son compatriote et rival EDF, a proposé d’en racheter les 30% restants pour 390 pence par action, soit 5,9 milliards de livres.
Pour l’instant, cette proposition de rachat n’en est qu’à un stade informel, et le groupe a jusqu’au 26 avril pour confirmer le lancement d’une offre ferme.
GDF Suez a souligné s’être assuré du soutien préalable de ses deux premiers actionnaires, à savoir l’Etat, qui détient plus du tiers de son capital, et GBL, la société de portefeuille de l’homme d’affaires belge Albert Frère.
Cette opération s’inscrit dans la même logique que la transaction initiale avec IP, qui est présent dans 30 pays: accélérer le développement du groupe sur les marchés en forte croissance, en particulier les pays émergents comme la Chine, tout en consolidant ses positions dans les économies matures, comme l’Europe.
“C’est une nouvelle étape majeure dans le développement du groupe”, et cela va permettre à GDF Suez “de renforcer l’intégration de ses activités et d’accélérer ses investissements en capitaux dans des zones prometteuses”, a expliqué son patron, Gérard Mestrallet, au cours d’une conférence téléphonique.
Augmenter les cessions d’actifs
Pour autant, pas question pour le groupe de laisser son endettement s’envoler. “Nous groupe maintiendra une discipline financière stricte”, et “entend maintenir sa note de crédit dans la catégorie A”, a-t-il insisté.
Pour y parvenir, “si la transaction aboutit, le groupe relèvera l’objectif de son programme de cessions” lancé il y a un an, a dit M. Mestrallet, sans préciser à quel montant il serait porté.
Ce programme, qui vise à vendre pour 10 milliards d’euros d’actifs entre 2011 et 2013, a déjà été exécuté aux deux tiers, avec 6,6 milliards de cessions engagées à fin décembre.
Une discipline financière qui a amplement prouvé sa validité, selon François Pouzeratte, associé du cabinet de conseil Eurogroup Consulting.
“Cette opération s’incrit parfaitement dans la logique industrielle de GDF Suez et respecte pleinement sa stratégie financière de maîtrise de l’endettement. L’équipe dirigeante du groupe démontre une grande science des acquisitions, elle avait déjà réussi à négocier l’entrée au capital d’IP à un bon prix et ce rachat en deux étapes va permettre de contenir le ratio d’endettement du groupe”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Selon lui, “GDF Suez va sans doute chercher à se séparer d’activités à la fois valorisables et jugées non-stratégiques, on peut penser notamment aux activités régulées”, auxquelles le groupe veut diminuer son exposition.
Pour l’instant, les administrateurs indépendants d’International Power (c’est-à-dire ceux qui n’ont pas été nommés par GDF Suez) n’ont pas encore indiqué si le montant proposé par la maison mère leur convenait ou s’ils allaient tenter de négocier un prix plus élevé.
“Nous pensons que le prix offert (…) est équitable”, a plaidé le PDG de GDF Suez. Cependant, à la Bourse de Londres, les investisseurs semblaient croire à une légère surenchère, le titre d’IP ayant grimpé de 5,63% à 405 pence, signant la plus forte progression dans un marché en repli de 1,15%, et finissant ainsi un peu au-dessus du prix proposé par le groupe français, tandis qu’à Paris, GDF Suez a cédé 1,47% à 19,16 euros.