Stocks pétroliers : l’AIE “prête à agir” quand les conditions seront réunies

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Allemagne le 16 janvier 2012 (Photo : Patrik Stollarz)

[29/03/2012 17:21:50] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’énergie, qui coordonne les réserves de pétrole stratégiques des grands pays occidentaux, s’est dite “prête à agir” pour garantir l’approvisionnement du marché, sans approuver à ce stade le recours à ces stocks défendu par plusieurs Etats.

“Le marché pétrolier s’est tendu ces derniers mois; les prix du pétrole brut sont à un niveau très élevé, et les prix de l’essence ont touché des niveaux records dans certains de nos pays membres. L’Agence internationale de l’énergie, comme beaucoup d’autres, s’inquiète de l’impact de ces prix élevés alors que la reprise économique reste fragile”, a déclaré dans un communiqué la directrice exécutive de l’Agence, Maria van der Hoeven.

“L’AIE surveille attentivement les dévoloppements sur le marché et maintient des contacts étroits avec ses pays membres, pour échanger les vues sur la situation du marché pétrolier”, a-t-elle poursuivi, dans une brève déclaration publiée à l’issue d’une réunion trimestrielle de deux jours d’experts des pays membres de l’organisation.

Sans commenter l’idée d’une remise sur le marché d’une partie des stocks stratégiques, elle a laissé entendre que les conditions pour le faire n’étaient pas encore réunies.

“Comme nous l’avons dit à maintes reprises, l’AIE a été créée pour répondre à de graves ruptures de l’approvisionnement physique (en pétrole) et nous restons prêts à agir si les conditions de marché le justifient”, a-t-elle souligné.

L’AIE a ainsi réaffirmé la position de principe selon laquelle les stocks stratégiques pétroliers peuvent être utilisés pour résoudre d’éventuelles ruptures d’approvisionnement, alors que plusieurs de ses membres (Etats-Unis et Grande-Bretagne, soutenus par la France) ont proposé de puiser dans ces réserves afin de contrer la flambée des cours du brut.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a déclaré jeudi que Washington n’avait pas encore pris la décision de puiser dans les réserves stratégiques américaines. “Cette option est sur la table, mais aucune décision n’a été prise”, a-t-il déclaré.

Depuis sa création en 1974 en réponse au premier choc pétrolier, l’AIE n’a décidé le recours aux réserves stratégiques de pétrole de ses pays membres qu’à trois reprises : lors de la guerre du Golfe en 1991, après l’ouragan Katrina en 2005 et pendant le conflit libyen de 2011.

Les 28 membres de l’Agence — 22 pays d’Europe, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud — détenaient au total 4,2 milliards de barils de pétrole dans leurs réserves stratégiques à la fin décembre.