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[30/03/2012 05:13:19] MONTREAL (AFP) Le groupe canadien Research in Motion (RIM), fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, a encore remanié jeudi sa direction dans l’espoir de redresser la barre après une année de crise achevée par un trimestre dans le rouge.
Le groupe de Waterloo, en Ontario, a provoqué la surprise en annonçant la démission de son co-fondateur Jim Balsillie, qui présidait encore le conseil d’administration de la société après avoir abandonné en janvier, avec Mike Lazaridis, son titre de co-PDG au profit de Thorsten Heins.
Le nouveau PDG a orchestré une véritable refonte de la direction du groupe en annonçant le départ de deux autres poids lourds, David Yach, qui était à la tête du développement des technologies, et de Jim Rowan, qui était chargé des opérations internationales.
Le groupe va entamer une “révision globale” de sa stratégie, y compris par d’éventuels partenariats ou ventes de brevets, afin de maximiser la valeur pour les actionnaires, a indiqué M. Heins, laissant même entendre lors d’une conférence téléphonique que la direction “considèrerait” une éventuelle offre de rachat.
La valeur de l’action du groupe canadien a fondu de 80% depuis un peu plus d’un an pour une capitalisation boursière de sept milliards de dollars, ce qui le rend particulièrement vulnérable.
“J’ai évalué plusieurs aspects du contexte économique de RIM au cours de mes dix premières semaines comme PDG. La compagnie recèle de grandes forces qui peuvent encore être développées afin d’améliorer ses performances financières”, a déclaré M. Heins.
Car les résultats financiers de RIM, ex-chouchou canadien des télécoms, n’ont rien de grandiose pour un groupe revendiquant 77 millions d’abonnés à son téléphone multifonctions BlackBerry.
RIM a vu son bénéfice net annuel divisé par trois en 2012, à 1,16 milliard de dollars américains contre 3,4 milliards un an plus tôt. Par action, cela correspond à 2,22 dollars, un score bien inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 4,14 dollars.
Sur l’exercice achevé le 3 mars, le chiffre d’affaires a reculé de 7,5% à 18,4 milliards de dollars, dans un marché certes hyper-concurrentiel mais en forte croissance.
Au quatrième trimestre, le groupe a essuyé une perte de 125 millions de dollars américains, ou 24 cents par action, une performance là aussi largement inférieure aux attentes du marché, qui s’attendait à un bénéfice de 81 cents par action.
Au cours de cette période, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 4,2 milliards de dollars, en baisse de 23% sur un an, avec la vente de 11,1 millions d’exemplaires du BlackBerry, 21% de moins qu’au trimestre précédent, et de 500.000 tablettes numériques PlayBook.
Les analystes pronostiquaient des ventes de 11,4 millions de téléphones BlackBerry au cours du dernier trimestre pour un chiffre d’affaires d’environ 4,5 milliards de dollars.
RIM a souffert ces derniers mois du retard du lancement du BlackBerry 10, utilisant le nouveau système opérationnel QNX, et de l’échec commercial de la tablette PlayBook, arrivée en retard sur ses concurrentes et dont les ventes ont été décevantes au point de déboucher sur des braderies massives.
Le lancement du BlackBerry 10 est prévu plus tard en 2012, a assuré M. Heins.
RIM est malmené sur les marchés financiers depuis plus d’un an en raison de la compétition féroce de ses concurrents, comme le iPhone d’Apple et le système d’exploitation pour téléphones mobiles Android de Google, mais aussi à cause de problèmes techniques et de résultats décevants.
Signe de sa faiblesse, Research in Motion n’a pas publié jeudi, avec la diffusion de ses résultats, de perspectives chiffrées pour les trimestres à venir et a annoncé qu’il ne le ferait plus.