La Grèce n’exclut pas un nouveau plan d’aide, fera tout pour l’éviter

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à Athènes

[30/03/2012 09:01:55] MILAN (Italie) (AFP) Le Premier ministre grec Lucas Papademos n’exclut pas que la Grèce puisse avoir besoin d’un nouveau plan d’aide mais assure que le pays fera tout son possible pour l’éviter, dans un entretien publié vendredi par le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore.

“On ne peut pas exclure qu’une certaine forme d’assistance financière soit nécessaire, mais nous devons travailler intensément pour éviter” cela, a déclaré M. Papademos dans les colonnes du journal.

“La Grèce fera tout ce qui est possible pour qu’un troisième programme d’ajustement (budgétaire) ne soit pas nécessaire. Cela dépendra du rythme et de l’efficacité de la mise en oeuvre du programme actuel”, assure-t-il.

“Cela dit, la Grèce pourrait ne pas avoir accès aux marchés même si toutes les mesures sont complètement adoptées. Il est difficile de prévoir les conditions et les attentes des marchés en 2015”, souligne-t-il.

La Grèce a ratifié la semaine dernière le deuxième plan de sauvetage européen qui prévoit le versement au pays d’ici 2015 de nouveaux prêts de 130 milliards d’euros. Début mars, le pays a pu en outre effacer quelque 107 milliards d’euros de sa dette grâce à une opération d’échange de titres avec les créanciers privés du pays.

Dans cet entretien, le Premier ministre grec dénonce par ailleurs le “scepticisme” à l’égard de la capacité d’Athènes à “respecter ses engagements” et “l’emphase excessive sur les risques” représentés par le pays, qui “n’aident pas” et “pèsent sur la confiance”.

“Il est vrai que l’adoption des réformes n’a pas toujours été aussi efficace et opportune que nous le voulions” mais la Grèce a en revanche “fait des progrès substantiels” au niveau de la réduction des “amples déséquilibres des finances publiques” et de l’amélioration de la “compétitivité de l’économie”, insiste-t-il.

M. Papademos se dit en outre “confiant” du fait “que la forte volonté du peuple grec de transformer l’économie et de renforcer la position du pays dans l’euro (…) se reflètera dans le résultat des élections” législatives qui devraient être avancées à début mai.

“La majorité des Grecs veut que la nation change. Cela fournira une bonne base pour la continuité des politiques et pour l’adoption du second programme économique”, juge-t-il. “Plus de 70% (des Grecs) continuent à soutenir la participation à l’euro. Ils comprennent que, malgré les sacrifices, les bénéfices attendus à long terme sont supérieurs aux coûts à court terme”, affirme-t-il, en soulignant que le retour à la drachme aurait des “conséquences dévastatrices”.

Alors que la Grèce doit connaître en 2012 sa cinquième année consécutive de récession, M. Papademos souligne enfin que les “premiers signaux positifs viennent des exportations” qui ont “progressé significativement” mais que “la reprise demande du temps”.