Dans un rapport récent, l’Oxford Business Group estime que le gouvernement tunisien s’efforce de mieux appuyer les start-up spécialisées dans les technologies de l’information (TI). En fin février 2012, a été créée le Tunisian Start-Up Index (TSI), fruit d’une collaboration entre la Banque africaine de développement (BAD) et Elgazala Technopark.
Le rôle du TSi est d’évaluer de façon régulière les capacités et compétences des sociétés de technologies de l’information locales, et de mettra ces informations à la disposition du public et des investisseurs potentiels.
L’OBG souligne que l’index suit des projets similaires en Afrique du Sud et en Malaisie, deux pays qui ont appuyé et encouragé le développement des start-up spécialisées dans les TICs. D’ailleurs, le gouvernement tunisien espère qu’en s’inscrivant spontanément dans le TSi, les start-up locales bénéficieront d’une plus grande visibilité sur le marché global des technologies de l’information, et pourraient ainsi susciter l’intérêt de sociétés de capital-risque et de capital-investissement.
Potentiel…
Selon le rapport, plus de 1.800 sociétés de technologies de l’information et la communication (TIC) privées sont actives en Tunisie, des géants mondiaux, tels que Microsoft et Nokia Siemens, aux start-up de plus petite envergure, telles que Dealoo, un site Internet local de ventes flash.
Les start-up technologiques tunisiennes seraient au nombre de 100 environ. Elles offrent un large éventail de services, allant du conseil aux entreprises, par exemple Business Web Services (BWS), qui offre des solutions d’externalisation, à la création de sites Internet et au marketing comme Houidi.
Le secteur comprend également des sociétés spécialisées dans le marketing et la communication Web, des agences multimédias, des centres d’appels pour les clients européens cherchant à accéder au marché tunisien, et des sociétés spécialisées dans la gestion agricole.
OBG signale que l’utilisation d’Internet est souvent limitée dans la région, mais le degré d’innovation et de sophistication des TI en Tunisie est depuis longtemps l’un des principaux moteurs du secteur.
Infrastructures…
Avant ce que l’on a appelé la «révolution Facebook», qui a renversé l’ex-président Ben Ali, le secteur des TIC tunisien était déjà depuis longtemps l’un des plus dynamiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En 2009, la part du secteur dans le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à environ 11,5%, contre 3,9% en 2001. Plus récemment, en 2010-11, la BAD a classé le pays au 35e rang mondial en termes de développement des TIC.
Le rapport indique que le pays doit essentiellement ses performances à sa capacité à adopter immédiatement les services technologiques, liée en partie à la nécessité de développer le secteur tertiaire de l’économie, au vu des perspectives limitées offertes par les productions agricole et extractive. En 1996, le ministère des Technologies de la communication (MTC) a créé l’Agence tunisienne d’Internet (ATI), qui intervient en tant qu’organisme de régulation, puis El Gazala Technopark en 1997.
La multiplication des contenus et services – aussi bien nationaux qu’importés –, axés sur le secteur des TIC en Tunisie n’est peut-être pas surprenante, selon OBG, compte tenu du développement rapide des infrastructures Internet du pays. Internet s’est rapidement généralisé, comme en témoigne la hausse du nombre d’abonnés, passé de 2,8 millions en 2008 à 3.5 millions en 2009, soit 27% et 33,4% de la population, respectivement, puis à plus de 4 millions en 2011, d’après l’Agence Tunisienne de l’Internet.
Evaluation…
Le potentiel de croissance de l’Internet mobile est également important; le nombre d’abonnés aux services mobiles atteignait en effet 9,75 millions en 2009, soit une hausse de 1 million, ou 13.37 %, par rapport aux 8.6 millions enregistrés en 2008. La Tunisie ayant une population de quelque 10.5 millions de personnes, le marché de l’Internet mobile se rapproche rapidement de la saturation.
On affirme que la majorité des internautes du pays sont abonnés à une ligne ADSL. Les abonnements à l’ADSL représentaient 75,5% de tous les abonnements à Internet en 2008, contre 45,1% en 2007. En revanche, les abonnements haut débit restent limités: en 2008, 2% seulement de la population disposait d’un tel abonnement.
En septembre 2010, l’Instance nationale des télécommunications (INT), l’organisme de régulation du pays, a annoncé sa stratégie à long terme concernant l’Internet haut débit, ainsi que les mesures prévues pour améliorer son efficacité. L’INT a chargé le Centre d’études et de recherche des télécommunications (CERT) et la société Epitiro, basée au Royaume-Uni, d’effectuer une étude sur les principaux fournisseurs de services Internet du pays, spécifiquement axée sur le haut débit.
L’objectif était d’analyser les vitesses de navigation, les vitesses de téléchargement de fichiers et la fiabilité du service, notamment en période d’utilisation de pointe. L’enquête a évalué les cinq principaux fournisseurs de services Internet du secteur privé: Globalnet, Hexabyte, Topnet, Tunet et Planet.
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