Grève dans le contrôle aérien : nouveaux retards et annulations

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éroport Lyon-Saint-Exupery, lors de la grève des contrôleurs aériens, le 2 avril 2012 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[03/04/2012 08:40:00] PARIS (AFP) La grève des contrôleurs aériens, mobilisés contre un projet de réforme des services de province, perturbait de nouveau le trafic mardi, avec des retards enregistrés en région et des dizaines de vols annulés.

Comme la veille, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de supprimer 20% de leurs vols au départ et à l’arrivée d’Orly en raison d’un appel à la grève de trois syndicats de la navigation aérienne.

A Orly, 135 vols doivent être annulés, “mais pour l’instant, la situation est calme”, selon une source aéroportuaire. “Il n’y a pas de file d’attente”, le mouvement de grève ayant été anticipé par les voyageurs et les compagnies, selon la même source.

Sur la plate-forme de Roissy-Charles-de-Gaulle, l’ensemble du programme doit en revanche être assuré.

A Lyon Saint-Exupéry, 37 vols été supprimés en début de matinée, alors qu’à Strasbourg-Entzheim 18 vols l’ont été, sept à Limoges. A Lille-Lesquin, récemment paralysé en raison d’un mouvement local de protestation, huit vols étaient annoncés comme annulés et quatre retardés.

A Metz-Nancy la tour de contrôle ne fonctionnait pas en début de matinée, empêchant tout vol. Une reprise de l’activité était prévue dans le courant de la matinée.

Les annulations concernent également Montpellier (8 vols Air France) et Marseille (14% des vols du jour, essentiellement de/vers Orly). A Nice, les vols de/vers Orly sont les plus touchés: 8 vols sur 28 annulés dans les deux sens.

A Bordeaux-Mérignac, 21 vols sont annoncés comme annulés, selon le site internet de l’aéroport qui fait également état de nombreux retards, alors qu’à Pau, en partie fermé lundi, la grève a entraîné l’annulation de plus de la moitié des vols mardi.

AToulouse-Blagnac, selon le site de l’aéroport, le taux d’annulation dépasse les 40% pour les vols au départ avant midi et environ 25% à l’arrivée. La veille, le taux d’annulation avait atteint 30%.

Conformément à une loi de 1984, applicable dans 17 des plus gros aéroports, des réquisitions de contrôleurs aériens ont lieu.

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éroport de Lyon-Saint-Exupery, le 2 avril 2012 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

La CGT, la CFDT et l’Unsa ont appelé à deux jours de mobilisation pour dénoncer une réforme à l’étude du contrôle aérien.

Ce projet, visant surtout les petits aéroports, est uniquement fondé sur l’application mécanique du non-renouvellement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Une politique qui conduit à la “dégradation” des services et la “diminution du niveau de sécurité aux abords de l’ensemble des aérodromes”, selon les syndicats.

Le contrôle aérien est effectué à trois niveaux: dans plus de 80 tours de contrôle en France, dans l’un des cinq centres régionaux de contrôle en vol (Paris, Brest, Reims, Aix-en-Provence et Bordeaux) et dans une trentaine d’aéroports pour le contrôle d’approche.

C’est ce dernier type de contrôle que la DGAC, autorité de tutelle des contrôleurs dépendant du ministère des Transports, entend “réorganiser” dit-elle, “en faisant des centres plus grands mais sur un nombre moins important d’aéroports”.

Ainsi à Limoges, le contrôle aérien serait assuré depuis Bordeaux, explique l’Unsa qui estime que plusieurs centaines d’ingénieurs sont “concernés par ce plan social”.

“La fermeture d’une dizaine de tours de contrôle est également envisagée, laissant ainsi ces aérodromes sans aucun service de contrôle aérien (…)”, poursuit l’Unsa dans son communiqué, qui précise qu’une étude est également engagée pour réformer le service d’information aéronautique, lequel fournit l’ensemble des éléments nécessaires à la préparation et l’exécution des vols en sécurité.