La piscine privée se démocratise, un espoir pour les professionnels du secteur

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Une vue de Rognac en 2011 (Photo : Gerard Julien)

[03/04/2012 13:18:39] PARIS (AFP) La piscine privée se démocratise en France, deuxième pays le plus équipé au monde derrière les Etats-Unis, mais la marge de progression est encore forte, offrant des perspectives encourageantes à un secteur en cours de reprise.

Selon des données fournies mardi par la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), le chiffre d’affaires du secteur a augmenté l’an dernier de 6,5% à 1,5 milliard d’euros. Avec 68.800 nouvelles piscines construites (+4,5%), le parc privé dépasse désormais 1,6 million de bassins. Et 2012 a aussi démarré avec une légère progression.

La France reste malgré tout encore loin des Etats-Unis, où le taux d’équipement des ménages en piscine privée est le plus élevé au monde, de l’ordre de 30% à 40%.

“Quatre Français sur dix rêvent d’une piscine, mais le taux d’équipement est de 12%. Ca nous laisse de belles perspectives pour les années à venir”, a jugé le président de la FPP, Philippe Bach, lors d’une conférence de presse.

Dans un contexte de crise économique, “la piscine est devenue une valeur refuge pour beaucoup de familles”, assure aussi Jacques Braun, vice-président de la FPP, qui évoque “un vaste mouvement de démocratisation” du marché.

Aujourd’hui, avoir une piscine chez soi n’est plus forcément un luxe, mais un moyen de créer un espace de vie supplémentaire, et même de valoriser son bien immobilier, de jusqu’à 20% dans certaines régions, fait valoir la fédération.

La démocratisation se traduit notamment dans les types d’équipements vendus. Les bassins hors-sol, qui représentaient un peu moins de 20% du parc en 2000, pèsent aujourd’hui près de 40%. L’an dernier, 35.300 ont été livrés, davantage que de piscines classiques, enterrées (33.500).

– Démocratisation –

Le coût est l’un des arguments en leur faveur. Pour une piscine enterrée, les prix démarrent à 6.000/7.000 euros pour une livraison en kit, et à 25.000 pour une installation professionnelle. Mais on peut monter soi-même une piscine hors-sol avec système de filtration pour seulement 500 euros, et certains professionnels ont des offres à partir de 1.000 euros, selon la FPP.

“Des salariés parfois modestes peuvent ainsi s’offrir le plaisir de l’eau”, souligne Philippe Bach.

Quant à l’entretien courant, il se chiffre entre 350 et 600 euros par an pour une piscine de 35 m2. C’est “le prix de quelques pleins de voiture pour aller au bord de mer. Cela peut être un budget de substitution”, note M. Bach.

Au-delà du coût, les équipements hors-sol permettent de capter une clientèle qui n’est pas propriétaire, mais locataire de son logement.

Et la demande croissante qu’ils suscitent, loin d’être une menace pour les piscines enterrées, peut servir de tremplin. “C’est la pépinière de demain pour le marché”, souligne M. Bach. “La piscine hors-sol est souvent le premier contact du client, qui après quelques années se dit: un jour, j’aurai une vraie piscine.”

Pour séduire de nouveaux publics, les professionnels proposent des piscines enterrées pouvant être installées dans des espaces plus petits. Ils mettent aussi en valeur de nouvelles dimensions, comme la couleur ou l’éclairage du bassin et de ses abords, pour faciliter les soirées au bord de l’eau et les “bains de minuit”.

Le marché reste malgré tout très dépendant des aléas économiques et climatiques. Le secteur commence seulement à se remettre de la crise économique, qui avait fait plonger son chiffre d’affaires de 20% en 2008 et de 10% en 2009. Et M. Bach envisage avec espoir la perspective d’un nouvel été de canicule: “Notre meilleur argument commercial, c’est le soleil!”