élécom et Orange (Photo : Desk) |
[03/04/2012 15:24:08] PARIS (AFP) Des perquisitions étaient en cours mardi au siège parisien de France Télécom-Orange, dans le cadre d’une plainte contre X déposée par le syndicat SUD-PTT à la suite de la vague de suicides de salariés entre 2008 et 2009, a indiqué un porte-parole de l’opérateur à l’AFP.
En avril 2010, une information judiciaire contre X pour “harcèlement moral” avait été ouverte au tribunal de grande instance de Paris, à la suite d’un rapport de l’inspection du travail mettant en cause la politique de gestion du personnel et d’une plainte de la fédération SUD-PTT fin 2009.
La CFDT, la CFE-CGC/Unsa, la CFTC, la CGT, et FO s’étaient ensuite constituées partie civile.
“Nous confirmons une opération de perquisitions en cours ce mardi, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte contre X au tribunal de grande instance de Paris à la suite d’une plainte déposée par SUD”, a indiqué un porte-parole du groupe.
“C’est la suite logique de l’instruction en cours depuis avril 2010”, a-t-il ajouté sans plus de précisions sur les personnes visées par les perquisitions.
Le rapport de l’inspection du travail avait notamment analysé 14 cas de “suicides, tentatives de suicides et de dépression pathologique”, liés selon elle à la politique globale du personnel et susceptibles d’une qualification pénale.
En 2008 et 2009, le nombre de suicides de salariés de France Télécom s’était établi à 35, selon direction et syndicats.
L’inspection du travail pointait notamment “la politique de réorganisation et de management” menée depuis 2006 et soulignait que les dirigeants de France Télécom avaient été alertés “à maintes reprises (…) des effets produits sur la santé des travailleurs”.
Le rapport mettait également en cause les hauts dirigeants du groupe, dont l’ancien PDG Didier Lombard, dont la mise à l’écart est directement liée à cette vague de suicides.
Les syndicats Sud et CFE-CGC/Unsa se sont félicités de cette nouvelle étape dans l’enquête.
“La première phase d’instruction était passée par des enquêtes dans l’entourage professionnel et familial de toutes les victimes avec une cinquantaine de commissions rogatoires partout en France”, rappelle Sud dans un communiqué.
“Cette accélération de l’instruction est pour nous positive surtout si elle conduit à un procès qui, nous l’espérons, condamnera les méthodes patronales brutales et une organisation du travail pathogène”, poursuit le syndicat.
“Nous considérons que la responsabilité morale de l’ancienne direction dans la crise sociale est avérée. Maintenant c’est à la justice de déterminer si leur responsabilité pénale est engagée”, a déclaré pour sa part à l’AFP Sébastien Crozier, président du CFE-CGC/Unsa.
“Il y une page noire de l’histoire de France Télécoms que tout le monde cherche à tourner mais que personne ne veut qu’on oublie. La justice doit donc faire son oeuvre et trancher”, a-t-il ajouté.