En Tunisie, il existe 6.000 unités manufacturières qui représentent 35% du PIB, qui assurent 80% des biens et des services et qui emploient 500.000 personnes. La Tunisie est également l’un des pays qui a le mieux réussi l’amélioration de son efficience énergétique industrielle, d’après l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), clé du développement industriel durable dans le monde et principalement dans les pays en développement. La Tunisie a été également classée 55ème dans le monde selon l’Indice de performance compétitive de l’industrie (IPC), elle arrive en tête des pays africains et deuxième dans les pays arabes derrière la Jordanie.
«Ce n’est pas le fruit du hasard», a affirmé Chedly Ayari lors de la conférence organisée par la CONECT et l’ONUDI, mercredi 4 avril à l’occasion de la publication du rapport de l’ONUDI, intitulé «Efficience énergétique industrielle pour la création durable des richesses: récolter les dividendes environnementaux, économiques et sociaux». Chedly Ayari, qui rappelle, qu’il y a 40 ans, lui-même jeune diplomate, a présidé la commission à l’origine de la création de l’ONUDI aux Nations unies.
Juste pour dire que l’on peut critiquer et dénigrer autant que nous le voulons les régimes qui ont précédé les gouvernants actuels qui ne partent pas de rien. Reste qu’il est des accomplissements que nul ne peut nier, pour preuve et les réalisations de la Tunisie dans le développement industriel et énergétique.
Le rapport présenté par Augusto Alcorta, directeur de la recherche stratégique à l’ONUDI, insiste sur l’importance de la production durable d’énergie pour surmonter les défis auxquels est confronté le monde aujourd’hui et particulièrement l’effet de serre et la pénurie des énergies fossiles. Le monde est donc de plus en plus orienté vers une industrie verte adossée à des énergies propres. Et sur quoi s’attelle l’ONUDI.
En 2011, 143 millions de dollars ont été consacrés par l’ONUDI à l’assistance technique; en 2012, ce chiffre est de l’ordre de 200 millions de $. C’est dire les efforts consentis par l’organisation onusienne pour instaurer de nouveaux rapports à l’énergie et aux activités industrielles. L’ONUDI qui plaide pour l’accès universel aux services énergétiques modernes, l’amélioration de l’efficacité énergétique et le doublement de la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial.
La Tunisie a, précise Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie, dans son allocution d’ouverture, promulgué depuis deux décennies, la loi de maîtrise de l’énergie et créé un Fonds national pour sa promotion (FNME).
La loi amendée en 2009 offre la possibilité aux privés de produire l’électricité destinée à leur autoconsommation, à partir des énergies renouvelables, mais pas seulement, elle leur permet de vendre l’excédent à la STEG, ce qui en fait un investissement rentable. Ceci a permis d’économiser plus de 800 tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2011, contre 772 TEP, en 2010, soit une amélioration de 5%. «Dans le même contexte, et au niveau du programme de promotion des énergies renouvelables (éolienne et solaire), nous avons atteint, aujourd’hui, une capacité de production de 238 mégawatts dont plus de 170 MW d’énergie éolienne».
Khaled Kaddour, directeur général de l’Energie au ministère de l’Industrie, a annoncé l’accessibilité de l’énergie dans tous les coins du pays grâce aux services énergétiques modernes. Grâce aux énergies renouvelables, 30% de la consommation dans le domaine de raffinage sont couverts. La Tunisie a également lancé des partenariats avec des investisseurs tunisiens et européens pour développer l’efficacité énergétique dans le secteur industriel lequel consomme aujourd’hui 36% alors qu’il en consommait 41% auparavant.
Dans tous les pays du monde, l’investissement dans l’efficience énergétique offre un intérêt financier certain, il est temps d’exploiter au mieux les potentialités d’investissement en travaillant sur les comportements et en compressant les coûts nécessitéspar les énergies renouvelables.