ée générale des actionnaires, le 16 février 2012 (Photo : Eric Piermont) |
[05/04/2012 06:01:57] PARIS (AFP) La prise de contrôle d’Edison par EDF a subi mercredi un nouveau revers, le gendarme boursier italien, la Consob, ayant rejeté le prix auquel il voulait racheter les parts des actionnaires minoritaires de la société italienne, menaçant de faire dérailler toute la transaction.
En février, EDF avait conclu un accord définitif avec ses partenaires italiens au sein d’Edison, groupe dont il détient actuellement environ la moitié du capital via des participations directes et indirectes.
Cet accord prévoyait qu’EDF prenne le contrôle direct d’Edison en grimpant à 80,7% du capital, moyennant 700 millions d’euros.
En échange de leur part d’Edison, les actionnaires italiens (regroupés au sein de la holding Delmi) doivent récupérer la totalité du producteur d’électricité Edipower, contrôlé par Edison.
Enfin, la montée d’EDF au capital d’Edison devait s’accompagner du lancement par le groupe français d’une offre de rachat sur le capital restant du producteur italien d’énergie au prix de 0,84 euro par action.
Mais l’une des conditions posées par EDF pour poursuivre la transaction était que ce prix de 0,84 euro soit justement approuvé par la Consob.
Or, le gendarme boursier a estimé mercredi soir que le prix offert par EDF était insuffisant, et a recommandé qu’il soit relevé dans une fourchette comprise entre 0,84 et 0,95 euro, donnant un prix moyen de 0,89 euro.
Dans un communiqué distinct, EDF a souligné que la décision de la Consob “ne permet pas de remplir” l’une des principales conditions posées pour sa prise de contrôle d’Edison, ce qui signifie que la transaction pourrait être remise en cause.
L’électricien français a ajouté qu’il “va maintenant examiner les mesures à prendre au plus vite pour sécuriser l’avenir d’Edison”, sans préciser en quoi elles pourraient consister. Une porte-parole du groupe n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
Ce revers n’est qu’une ultime péripétie dans un dossier qui a déjà subi d’innombrables rebondissements et plusieurs tentatives avortées d’EDF pour s’assurer le contrôle d’Edison.
Ainsi, au printemps 2011, le gouvernement italien, alors dirigé par Silvio Berlusconi, avait fait capoter une précédente tentative du français pour s’emparer d’Edison. Puis, à l’automne, les coactionnaires de la société avaient fait voler en éclats un accord de partage des actifs d’Edison avec EDF, et bataillé pour obtenir la totalité d’Edipower, en échange de la montée du français au capital d’Edison.
La bataille d’EDF pour s’emparer d’Edison dure depuis plus d’une décennie. EDF était entré en 2001 au capital de Montedison, holding de contrôle d’Edison, et s’était allié avec le groupe Fiat pour en prendre le contrôle, mais le Français s’était heurté à l’opposition du gouvernement italien qui avait limité ses droits de vote.
La situation avait semblé se débloquer pour le groupe français en 2005 avec la mise en place d’un pacte d’actionnaires avec les coactionnaires italiens pour gérer Edison de manière paritaire.
Puis, des dissensions sur la gouvernance et la stratégie d’Edison avaient fini par amener les deux camps à négocier en vue de laisser EDF prendre le contrôle du producteur italien d’électricité.
La prise de contrôle d’Edison est un projet stratégique pour EDF, qui veut faire du groupe italien son pôle de développement dans le domaine du gaz, une source d’énergie dont la demande est appelée à croître fortement.
Plus largement, cette transaction doit contribuer aux ambitions du géant français de l’électricité, qui veut porter son parc de production d’énergie à 200 gigawatts d’ici 2020 (contre environ 160 gigawatts l’an dernier).