Le gouvernement provisoire a mis en œuvre une stratégie de développement à moyen terme visant à porter le taux de croissance à 7% à l’horizon 2015, selon le document du programme d’action du gouvernement pour l’exercice 2012.
La stratégie, qui balise le terrain à une « période de reprise économique », cible aussi, selon le document, à augmenter le niveau de l’investissement à 26 % du PIB . Le taux de croissance prévu, permettra de porter le revenu individuel à 9 000 dinars à partir de 2016, en prévision d’une amélioration de l’environnement international et régional et de la percée de la Tunisie sur de nouveaux marchés.
Le programme gouvernemental a dévoilé «une stratégie de relance économique » devant être entamée cette année. Cette stratégie ambitionne de sortir l’économie nationale de la récession et d’atteindre un taux de croissance positif de 3,5%, aux prix constants, contre un taux de croissance négatif de – 2,2%, en 2011.
Le gouvernement s’emploiera, dans le cadre de son programme, à développer les sources de croissance à travers l’augmentation de l’investissement à 15 590 millions de dinars (MD), soit une hausse de 10,6%. Cela permettra d’améliorer la part de l’investissement, dans le PIB, à 22,3 %. Il table, également, sur une hausse de 4% de la consommation publique, suite au gonflement de la masse salariale dans le secteur public, grâce aux recrutements supplémentaires prévus pour 2012 (administrations et entreprises publiques) outre l’augmentation de la consommation privée de 4,1%.
Le programme gouvernemental prévoit une croissance à hauteur de 5,8% de l’exportation des biens, grâce à la reprise de la capacité de production dans les secteurs sinistrés en 2011, surtout celui des phosphates, outre l’augmentation des recettes touristiques à environ 2 120 MD, soit une hausse de 10%. Il escompte aussi, à circonscrire le déficit courant des paiements extérieurs à 4 503 MD en 2012,(+6,4% du PIB). Le document a révélé que le financement de l’économie nationale sera basé principalement sur l’épargne nationale avec le recours au financement extérieur en ce qui concerne les investissements directs pour la réalisation de projets de développement. Les besoins de financement au titre de l’année 2012, sont estimés à environs 19 484 MD dont 11 144 MD de financement intérieur. Ceci demeure tributaire de l’augmentation du volume de l’investissement national, du niveau prévu du déficit courant mais aussi de l’impératif du remboursement du principal de la dette et de la nécessité d’augmenter les réserves en devises.
Amélioration du climat d’affaires et renforcement de l’investissement
Le gouvernement entend entamer à partir d’avril 2012, la révision du système d’incitation à l’investissement et d’autres textes y afférents, en vue de les regrouper au sein d’un code unique. Les projets dans les zones industrielles seront exemptés temporairement de la préparation de plans d’aménagement détaillés, eu égard à la lenteur des procédures et l’inexistence de conseils régionaux. S’agissant de l’investissement extérieur, des opérations promotionnelles pour le site Tunisie seront lancées dans de nouveaux marchés à l’instar des pays scandinaves ou asiatiques, tout en ouvrant de nouvelles représentations de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA) au Canada, Malaisie, Turquie, Suède ainsi qu’une représentation aux pays du Golfe.
La coopération financière avec le groupe de la BID (Banque islamique de développement) et de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement), sera étendue à l’appui à l’investissement privé. Le gouvernement vise selon ce document, à développer un partenariat privilégié avec l’Union Européenne et à renforcer le processus d’intégration de la Tunisie à l’espace européen (libre circulation des capitaux et des personnes), tout en diversifiant les partenaires de la Tunisie en Asie, Afrique et Amérique du Nord et du Sud.
WMC/TAP