L’Iran suspend ses exportations de pétrole vers l’Espagne

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Une personne fait son plein de carburant (Photo : Philippe Huguen)

[10/04/2012 14:48:27] TEHERAN (AFP) L’Iran, sous le coup d’un embargo pétrolier graduel de l’Union européenne, a suspendu ses exportations pétrolières vers l’Espagne, ont indiqué les médias iraniens Al-Alam et Press TV, en se basant sur des sources non identifiées.

“Les exportations pétrolières vers l’Espagne ont été coupées”, a affirmé la chaîne en langue arabe Al-Alam sur son site internet, quelques heures après que Téhéran a annoncé qu’il n’exportait plus de pétrole vers la Grèce.

Ces mesures interviennent alors que les pays de l’UE ont décidé le 24 janvier d’imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent à l’Iran et de sanctionner sa Banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire controversé.

En réaction, Téhéran avait déjà décidé à la mi-février d’arrêter ses ventes de pétrole à la France et à la Grande-Bretagne, dont les achats étaient minimes.

L’Espagne est en revanche un gros consommateur de pétrole iranien (160.000 b/j), qui a représenté 12% de ses importations de brut l’an passé, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

La Grèce a importé de son côté en moyenne 100.000 barils de pétrole iranien par jour en 2011, soit un tiers de ses importations.

La semaine dernière, un responsable du ministère grec de l’Energie avait indiqué que la Grèce cherchait “des sources alternatives”, notamment auprès de la Russie, de l’Irak, de l’Arabie saoudite et de la Libye.

Al-Alam a affirmé que l’Iran réfléchissait aussi à stopper ses exportations pétrolières vers l’Allemagne et vers l’Italie, également un gros importateur (180.000 b/j).

Cette annonce intervient à quelques jours de la reprise des négociations nucléaires entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), prévue samedi à Istanbul.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a assuré mardi que l’Iran ne renoncerait pas à ses droits et que les nouvelles sanctions pétrolières décidées par les Etats-Unis et l’Union européenne n’auraient aucun effet.

“Nous avons tellement de réserves de devises que même si pendant deux ou trois ans nous ne vendons pas un seul baril de pétrole, nous pourrons gérer le pays sans problème”, a-t-il dit.

Le ministre iranien du Pétrole, Rostam Ghassemi, a de son côté affirmé que “l’Iran ne rencontrait aucun problème pour vendre son pétrole et ses produits pétroliers”.

Second pays de l’Opep, l’Iran produit quelque 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte environ 2,5 millions.