Les membres de la Commission de la Planification, des Finances et du Développement au sein de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), ont appelé mardi, lors d’une séance d’audition du ministre des Finances, à réduire le nombre des voitures administratives et celui des bons d’achats des carburants accordés aux fonctionnaires et de les remplacer par des primes, en vue “d’arrêter l’hémorragie” de la consommation des carburants par les administrations.
Ils ont appelé, par la même occasion, à la nécessité de réaliser plus de justice fiscale et de réviser le régime forfaitaire.
Le ministre des Finances, Houcine Dimassi, a indiqué, lors de cette réunion, que les dépenses consacrées par l’Etat à la subvention des hydrocarbures (la Tunisie en importe 70% de ses besoins) sont estimées, actuellement, à 4,5 milliards de dinars, soit, d’après lui, “l’équivalent de 150.000 créations d’emploi”.
“En plus des pressions externes (hausse des prix des hydrocarbures sur le marché mondial…), le gouvernement fait face aussi à des pressions internes”, a fait remarquer M. Dimassi, entre autres l’augmentation rapide des salaires dans le secteur public. Il précise à cet égard que cette augmentation dépasse le rythme de croissance économique (1,4 milliard de dinars, soit l’équivalent de 17% d’augmentation des dépenses).
M. Dimassi indique que certaines entreprises économiques et bancaires publiques (société El Fouledh, l’Office des Céréales, l’Office de l’Huile, l’Office du Commerce et Tunisair) ont fait recours à l’Etat pour des primes et des garanties et aussi des emprunts pour compenser la baisse de leur rendement après la révolution. “Ceci a alourdi les charges de l’Etat”, a-t-il commenté.
Par ailleurs, “l’accroissement du déficit budgétaire des municipalités en raison du non paiement des impôts par les citoyens a augmenté la pression sur la finance publique, dans la mesure ou l’Etat s’est trouvée contrainte d’augmenter les montants des primes destinées à ces structures… “Les recettes de ces municipalités ont baissé de 60% en 2011”.
Le ministre a évoqué, dans le même contexte, le déficit enregistré au niveau des trois caisses sociales (CNSS, CNRPS et CNAM).
WMC/TAP