Crise en Espagne : Rajoy écarte l’idée d’un plan d’aide européen

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équipe gouvernementale arrivent au Parlement, à Madrid, le 11 avril 2012 (Photo : Javier Soriano)

[11/04/2012 14:20:45] MADRID (AFP) Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé mercredi les dirigeants européens à être “prudents” dans leurs déclarations sur l’Espagne, écartant une nouvelle fois tout besoin d’un plan d’aide, au lendemain de fortes tensions sur les marchés financiers.

“Nous avons tous nos problèmes et nous travaillons pour trouver une solution aux nôtres mais aussi pour aider la zone euro”, “nous attendons que les autres fassent de même, qu’ils soient prudents dans leurs affirmations”, a-t-il déclaré devant les députés de son parti.

Il a expliqué qu’il faisait référence “à des déclarations au sein de l’Union européenne de la part de certains dirigeants” sans préciser lesquels.

Mariano Rajoy a également réaffirmé que l’Espagne n’avait pas besoin d’un plan d’aide comme la Grèce ou le Portugal.

“Il y a des pays proches du nôtre qui sont dans la situation que nous connaissons. Je veux dire que ce n’est pas le cas de l’Espagne et que cela ne va pas être le cas à l’avenir”, a-t-il affirmé.

Il a toutefois rappelé que plus le déficit public est élevé, plus le sera la dette de l’Espagne qui consacre “aujourd’hui quasiment 29 milliards d’euros au paiement des intérêts de la dette”.

“Donc, nous devons sortir de ce cercle vicieux qui étrangle notre pays”, a affirmé Mariano Rajoy, rappelant que la réduction du déficit public “est aujourd’hui notre plus grande urgence”.

Les affirmations rassurantes sur l’Espagne se sont multipliées mercredi de pays européens et la banque centrale européenne, après l’emballement des marchés la veille. Les taux d’intérêts espagnols ont rebaissé mercredi après avoir atteint des sommets mardi, signe d’une crise de confiance des investisseurs face à des mesures d’ajustement jugées insuffisantes pour réduire le déficit du pays.

Auparavant, certains dirigeants européens avaient fait part de leurs inquiétudes sur la situation de l’Espagne.

Le 5 avril, le président français de droite Nicolas Sarkozy, en campagne électorale, avait évoqué la situation de l’Espagne, “ce grand pays” qui est “aujourd’hui “emporté dans une crise de confiance”, pour justifier l’objectif “absolument impératif” du retour à l’équilibre des finances publiques en 2016.

Il avait demandé aux électeurs français de lui faire de nouveau confiance pour les cinq prochaines années, s’ils voulaient éviter les terribles crises de la dette que subissent l’Espagne et la Grèce – dirigées toutes deux jusqu’à récemment par des gouvernements socialistes.

Fin mars, le chef du gouvernement italien Mario Monti avait affirmé que Madrid donnait “beaucoup d’inquiétudes à l’Europe”, disant craindre une contagion aux tandis que le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé constatait que “l’Espagne a du mal à tenir ses objectifs”.

L’Espagne a explosé en 2011 son objectif de déficit, à 8,51% du PIB contre 6%, et obtenu de l’eurogroupe un répit pour 2012, avec un nouveau but à 5,3% du PIB au lieu de 4,4%.