[12/04/2012 10:21:59] MILAN (AFP) L’Italie a emprunté jeudi près de 4,9 milliards d’euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse pour la principale émission à trois ans, signe du regain de tensions en zone euro, a annoncé la Banque d’Italie.
Le Trésor italien, qui comptait lever entre 3 et 5 milliards d’euros, a presque atteint son objectif maximum grâce à une demande totale des investisseurs qui s’est élevée à 8,5 milliards d’euros.
Dans le détail, Rome a émis 2,88 milliards d’euros de bons du Trésor à trois ans (échéance mars 2015) à un taux de 3,89%, en forte hausse par rapport au taux de 2,76% enregistré lors de la dernière opération similaire le 14 mars.
Le Trésor a émis en outre 395 millions d’euros de bons à échéance novembre 2015 à un taux de 3,92%, 687 millions de bons à échéance 2020 à un taux de 5,04% et 918 millions de bons à échéance 2023 à un taux de 5,57%. Les taux de ces titres ne sont pas comparables avec ceux d’émissions précédentes.
Mercredi, le Trésor italien, qui avait profité depuis le début de l’année de conditions d’emprunt favorables, avait déjà vu ses taux d’intérêt bondir lors d’une émission de dette à court terme.
Jeudi, Piercarlo Padoan, chef économiste de l’OCDE, a estimé que les taux obligataires italiens pourraient pâtir des problèmes affrontés par l’Espagne même si “les marchés savent très bien faire la différence entre la situation espagnole et italienne”.
L’écart entre les taux italiens et allemands, remonté mardi à 4 points de pourcentage mais qui a baissé depuis, “pourrait être influencé par la contagion espagnole”, a expliqué M. Padoan, à propos de l’évolution négative des taux obligataires des pays du sud de l’Europe ces derniers jours.
“L’Espagne est sous observation étroite des marchés. En ce moment, c’est le pays qui doit affronter le plus important ajustement budgétaire, encore plus considérable que celui garanti en Italie par le plan d’austérité (adopté) au début du mandat du gouvernement Monti”, a déclaré le chef économiste dans un entretien au Messagero.
M. Padoan a rejeté l’idée que l’Italie serait le maillon le plus faible de l’Europe en soulignant que “depuis quelques semaines, le +spread+ (écart avec les taux allemands) de l’Italie se situe bien en-dessous de celui de l’Espagne alors qu’il y a quelques mois c’était l’inverse”.