Maghreb : Quand la prise du pouvoir du PJD déprime le textile nord-marocain

Par : Tallel

A l’instar de la Tunisie, en 2011, la région de Tanger au Maroc connaît aujourd’hui des conflits sociaux dans le secteur textile. Une situation qui inquiète la profession, déjà fragilisée par la crise en Europe, indique le portail econostrum.info.

Conséquence de cette situation, un chômage technique au plus haut dans la région de Tanger, et des exportations de textile qui font du surplace. Et le coupable n’est autre que le parti au pouvoir. En effet, selon Mohamed Saïd Zniber, président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith) pour le Nord du Maroc, «depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la Justice et du Développement (PJD), nous subissons la fronde de son syndicat affilié, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), qui a constitué de petits noyaux dans plusieurs entreprises».

Pourtant, «les patrons sont pour le dialogue social, mais ne savent plus quoi faire devant l’agressivité des grévistes UNTM. Ces derniers empêchent l’accès à l’usine, insultent les responsables! Ils bloquent les importations et les exportations de marchandises!», s’indigne Saïd Zneiber, cité par la même source.

Cela nous rappelle bien les grèves à répétition dans tous les secteurs d’activités en Tunisie, durant toute l’année écoulée.

Pour cette partie du nord du Royaume chérifien, cinq usines du secteur textile, dont deux installées à Tanger Free Zone, seraient particulièrement touchées. Mais c’est suffisant pour soulever des inquiétudes. Et pour cause. Le président du patronat des textiliens de Tanger affirme même qu’«avec la crise en Europe, ce n’est pourtant pas le moment ! Les textiliens n’ont aucune visibilité. Les carnets de commande sont à moitié remplis. Certains patrons, étranglés par leurs dettes, notamment envers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), envisagent même de mettre la clé sous la porte».

Quant aux ouvriers grévistes, ils contestent les cadences et demandent le paiement des journées non travaillées, imposées par le ralentissement économique.

Malheureusement, la situation risque d’empirer, étant donné que les entreprises textiles/habillement dépendent des donneurs d’ordre espagnols, lesquels font face à une crise sans précédent dans leur pays. Alors, désormais les professionnels comptent sur l’appui du ministre de l’Industrie et du Commerce, à travers les Salons professionnels, «pour trouver d’autres débouchés, notamment en Europe du Nord».

A noter que depuis le 20 février 2012, les mouvements sociaux se multiplient au Maroc. En 2011, le nombre de grèves, tous secteurs confondus, a quasiment doublé par rapport à 2010. Le secteur textile compte quelques 1.500 usines et près de 200.000 ouvriers.

Cette situation est à suivre de près par les textiliens tunisiens… Car ça pourrait leur donner des idées!