és de la Sernam, le 4 avril 2012 sur le parvis de la Grande Arche de la Défense, près de Paris (Photo : Bertrand Guay) |
[13/04/2012 04:49:35] PARIS (AFP) Le tribunal de commerce de Nanterre décidera vendredi de l’avenir du transporteur routier en difficulté Sernam, qui devrait, sauf coup de théâtre, passer dans le giron de Geodis, seul repreneur en lice.
La filiale de logistique de la SNCF a présenté mardi une offre améliorée pour Sernam, en redressement judiciaire depuis le 31 janvier. Mais le tribunal s’est laissé quelques jours pour donner ou non son aval.
Ancienne filiale de la SNCF, Sernam avait été privatisée en 2005 et acquise par le fonds Butler Capital. Mais la société n’a pas résisté à la concurrence exacerbée du secteur combinée à la crise économique.
Geodis a accepté de mettre davantage sur la table pour la reprise du fonds de commerce: 500.000 euros contre 50.000 initialement selon lui (certaines sources proches ont évoqué 96 euros initialement), auxquels s’ajouteraient 250.000 euros proposés par BMV, sa filiale à 30%.
Il a en revanche maintenu sa proposition de ne sauvegarder que 826 postes. Sernam compte encore 1.441 employés, contre 1.600 fin janvier, après une série de départs liés aux difficultés financières de l’entreprise. Selon une source proche du dossier, l’offre inclurait en réalité le maintien de seulement 622 postes et une centaine de reclassements.
Le patron de Geodis, Pierre Blayau, avait initialement posé deux conditions. La première a été remplie avec l’annonce par la Commission européenne que le repreneur n’aurait pas à rembourser 642 millions d’aides touchées par Sernam et jugées illégales par Bruxelles. La seconde tenait à la date de prise de contrôle de l’entreprise. M. Blayau exigeait d’en avoir la jouissance 28 à 45 jours après la décision judiciaire. Mais il a dû se résoudre à proposer une reprise en main dès le 7 mai.
Pierre Blayau, le PDG de Geodis, au tribunal de Nanterre le 10 avril 2012 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
L’issue du dossier Sernam est éminemment sensible à l’approche de l’élection présidentielle, le gouvernement souhaitant éviter à tout prix des licenciements à moins de dix jours du premier tour.
Une série de réunions a déjà eu lieu au ministère du Travail avec la SNCF et des acteurs du secteur du transport et de la logistique pour trouver des solutions de reclassement aux salariés qui ne seraient pas repris par Geodis. Une cellule de reclassement sera mise sur pied, quelle que soit la décision du tribunal. Des offres de travail seront également proposées aux salariés par des entreprises du secteur via une bourse d’emploi.
La SNCF estime enfin disposer de 500 postes qui pourraient correspondre au profil de salariés de Sernam.