été Geci International, au salon du Bourget le 25 juin 2011 (Photo : Eric Piermont) |
[13/04/2012 20:36:09] PARIS (AFP) Les pouvoirs publics sont revenus sur leur engagement à financer le nouvel avion Skylander poussé par la société d’ingénierie Geci International, après un audit du programme par des experts, a annoncé vendredi le groupe français dans un communiqué.
L’audit a fait apparaître un besoin de financement de l’ordre de 200 millions d’euros jusqu’aux premières livraisons de cet avion à hélice, rustique et capable d’utiliser des pistes sommaires. Mais l’Etat, la région Lorraine et des investisseurs privés s’étaient engagé début février à financer le programme sur la base de dépenses ne dépassant pas 120 millions d’euros.
En conséquence, “Geci International a été informée de la caducité du protocole signé entre l’Etat, Geci International, la région Lorraine et des investisseurs privés et annoncé le 1er février dernier”, indique le communiqué.
La société d’ingénierie considère l’estimation faite “excessive”, contestant notamment l’évaluation du financement des besoins en fond de roulement nécessaire aux premiers avions de série.
Geci International ne renonce pas pour autant au programme Skylander et a décidé de réévaluer les besoins de financement, ainsi que de privilégier un financement sans capitaux publics, “avec, en particulier, le recours à des investisseurs privés de long terme et le possible adossement à des industriels”.
L’avion Skylander, dont le programme a déjà été décalé, est censé pouvoir décoller et atterrir dans des conditions difficiles. Une compagnie russe, Aviamost, s’est d’ores et déjà dite intéressée.
En désaccord avec les préconisations des experts, Geci International compte toujours produire “1.500 avions, répartis en 1.000 avions civils de remplacement des flottes actuelles, 200 avions civils liés à la croissance du marché et 300 avions de mission”. L’audit du programme mise sur seulement 1.000 appareils, au rythme de 48 avions fabriqués par un, une cadence que Geci juge trop faible.
Par ailleurs, selon le communiqué, les experts préconisent une “remise commerciale”, ce que n’envisage pas d’appliquer Geci, maintenant un objectif de prix de vente catalogue de 6,7 millions de dollars par avion.
Les titres de l’avionneur et de sa filiale Geci Aviation avaient été suspendus à la Bourse de Paris vendredi en fin de matinée, à la demande du groupe. “Pour des raisons techniques” non précisées, leur cotation ne reprendra que mardi à l’ouverture des marchés.