La Banque mondiale réunie pour nommer son président, l’Américain Kim favori

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à la présidence de la Banque mondiale le 23 mars 2012 à Washington (Photo : Win Mcnamee)

[16/04/2012 05:55:02] WASHINGTON (AFP) La Banque mondiale réunit lundi à Washington son conseil d’administration pour désigner le nouveau président de l’institution d’aide au développement, avec l’Américain Jim Yong Kim comme grand favori.

M. Kim, 52 ans, médecin, anthropologue et président de l’université de Dartmouth dans le New Hampshire (nord-est), affronte la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala, 59 ans.

L’annonce du nom du successeur de l’Américain Robert Zoellick, dont le mandat de cinq ans s’achève le 30 juin, était attendue à la mi-journée.

Les 25 membres du conseil d’administration représentent des pays ou groupes de pays. Ils doivent décider par “consensus”, et en principe ne pas voter.

Les jeux apparaissaient pratiquement faits bien avant la réunion. M. Kim peut compter sur le soutien des administrateurs américain, japonais, canadien et russe, et très probablement européens. En additionnant leurs voix, sa majorité est très confortable.

C’est grâce à un arrangement tacite avec les Européens que le poste est monopolisé depuis 1946 par des Américains. En échange, les Européens ont monopolisé de la même manière la direction de l’institution-soeur, le Fonds monétaire international.

Mme Okonjo-Iweala, qui a porté jusqu’au bout la première candidature non américaine à la présidence de la Banque mondiale, a tenté de remettre en cause la tradition.

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à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

Pour elle, Américains et Européens “ont la responsabilité de ne pas perpétuer un système qui est dépassé de 60 ans”. Elle a rapporté qu’au moment de passer son “grand oral” devant les administrateurs, elle leur avait demandé “de ne pas soutenir Okonjo-Iweala, mais de soutenir une procédure fondée sur le mérite”.

La Nigériane est populaire auprès des fonctionnaires de la Banque, où elle a fait une carrière de 25 ans, entrecoupée de fonctions ministérielles dans son pays. Mais son passeport devrait lui interdire d’aller plus haut que le poste de directrice générale qu’elle a occupé de 2007 à 2011.

“Avant, quand il n’y avait qu’un candidat, le choix du président des Etats-Unis pesait pour 99% dans la décision et le mérite pour 1%. Maintenant qu’il y a plusieurs candidats, le mérite compte plus mais ce n’est toujours pas l’essentiel”, a expliqué à l’AFP l’économiste Uri Dadush, ancien de la Banque mondiale.

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à Pretoria, en Afrique du Sud

M. Kim était peu connu, y compris dans son propre pays, avant d’être sélectionné par le président Barack Obama. Ce praticien de la santé publique suscite l’enthousiasme des militants des droits des malades, mais devra surmonter le scepticisme d’une bonne partie de la corporation des économistes, qui lui reproche une certaine inexpérience financière et diplomatique.

“Il est temps qu’un professionnel du développement dirige la plus grande institution de développement au monde”, disait M. Obama le jour de mars où il l’a présenté, à la grande surprise des autres Etats membres, qui n’ont pas été consultés.

Les organisations non gouvernementales ont pour leur part réservé leur jugement.

“Ce n’est pas évident de savoir s’il va être un puissant réformateur de la Banque, en particulier parce qu’il va devoir faire allégeance au gouvernement américain qui l’a placé à ce poste”, a déclaré à l’AFP Peter Chowla, coordonnateur du Projet Bretton Woods, un dispositif commun d’ONG qui suit la Banque mondiale et le FMI.