Le prix des carburants entraîne une baisse de leur consommation

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Station essence (Photo : Fred Tanneau)

[16/04/2012 16:47:14] PARIS (AFP) La consommation de carburants en France a baissé en mars pour le deuxième mois consécutif et fléchira sur l’ensemble de 2012, une première depuis 2008, si les prix records de l’essence et du gazole se maintiennent, forçant les automobilistes à mieux ou à moins conduire.

La consommation d’essence et de gazole en France baissera de 1 à 1,5% en 2012 par rapport à 2011 si les prix à la pompe restent à ce niveau, a déclaré à l’AFP lundi le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky.

La consommation de carburants a baissé de 3,5% en mars par rapport à mars 2011, après une diminution de 1,6% en février, selon les chiffres publiés lundi par l’Ufip. En janvier, la consommation avait à l’inverse augmenté de 1,4%.

Cette diminution résulte surtout d’un recul de 9,1% des livraisons d’essence sans plomb, alors que les livraisons de gazole, le carburant préféré des français, n’ont diminué que de 2,1%.

Pour l’Ufip, cette “baisse significative” de la consommation est notamment due aux prix de l’essence, qui volent de record en record chaque semaine, tandis que ceux du gazole ont atteint un sommet historique à la mi-mars.

Sur la semaine achevée le 6 avril, le litre de super sans plomb 95 (SP95) a atteint le niveau inédit de 1,6619 euro et celui de sans plomb 98 (SP98) de 1,7121 euro.

Les estimations de l’Ufip pour 2012 n’atteignent pas encore le niveau de 2008. Cette année-là, la consommation de carburants avait diminué de 2,8%, avec un baril de pétrole Brent à Londres (qui détermine le prix des produits pétroliers en Europe) supérieur à 140 dollars. Depuis, la consommation avait augmenté tous les ans.

Actuellement le Brent tourne autour de 120 dollars mais atteint déjà 95 euros, en raison d’un affaiblissement de l’euro par rapport au dollar. En 2008, le Brent était resté inférieur à 90 euros.

La consommation de carburants est restée en revanche plutôt stable les années précédentes, en très légère hausse de respectivement +0,1%, +0,2% et +0,1% en 2009, 2010 et 2011.

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Un consommateur dans une station service (Photo : Philippe Huguen)

Des comportements au volant différents

En conséquence, les automobilistes prennent moins leur voiture ou essaient de conduire de façon plus écologique.

Selon l’Ufip, “les prix ayant atteint des records, les automobilistes semblent avoir adapté leur comportement. Les conseils d’éco-conduite sont entendus”.

La consommation diminue aussi en raison d’un parc automobile désormais moins gourmand en énergie, grâce à des véhicules plus efficaces, note l’Ufip.

Certes le trafic des voitures demeure stable depuis dix ans, mais “il y a un point d’inflexion quand on passe au dessus de 1,50 ou 1,55 euro le litre”, comme en 2008, relève de son côté le directeur de l’Union routière de France (URF), Stéphane Levesque, qui représente l’ensemble des acteurs économiques de la filière route.

Le trafic des voitures devient plus sensible que celui des camions aux records de prix à la pompe, avec notamment une “contraction des trajets entre le domicile et les loisirs”, selon M. Levesque.

Les trajets vers le travail restent au contraire “contraints”, et les Français continuent à se déplacer pour les vacances, “quitte à faire moins de déplacements une fois sur place”, ajoute-t-il.

Un changement de comportement au volant qui pourrait contribuer à la baisse du nombre d’accidents sur les routes. “A partir du moment où vous avez moins de consommation, vous avez moins de circulation et donc il n’est pas anormal qu’on ait moins d’accidents”, souligne M. Levesque.

Le nombre de personnes tuées sur les routes de France a continué de baisser en mars, diminuant de 9% après une réduction historique de 25% en février, a annoncé mercredi la Sécurité routière.