Dette européenne : le Japon va fournir 60 milliards de dollars de plus au FMI

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à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

[17/04/2012 04:46:20] TOKYO (AFP) Le Japon a annoncé mardi qu’il allait fournir 60 milliards de dollars supplémentaires au Fonds monétaire international (FMI) pour l’aider à mieux lutter contre la crise de la dette en Europe.

“Le ministre des Finances, Jun Azumi, a déclaré que le Japon allait fournir 60 milliards de dollars afin de renforcer les bases financières du FMI”, a expliqué un porte-parole du ministère à l’AFP.

En janvier, le FMI avait annoncé être à la recherche des sommes nécessaires pour augmenter de 500 milliards de dollars ses ressources prêtables, afin de mieux lutter contre la crise d’endettement dette européenne. En vertu des règles comptables du Fond, cela nécessite de rassembler 600 milliards.

L’engagement du Japon est la deuxième promesse ferme de financement supplémentaire, après celle de la zone euro, qui a promis 150 milliards d’euros (198 milliards de dollars) en décembre.

M. Azumi a souligné que des engagements d’autres pays non-européens pourraient suivre celui du Japon, selon des propos rapportés par les médias. Tokyo était notamment en discussion avec d’autres membres importants du FMI comme la Chine pour finaliser leur contribution, avant l’annonce de mardi.

Les Etats-Unis, premier actionnaire du FMI devant le Japon, ont toutefois prévenu de leur côté qu’ils ne mettraient pas au pot.

En acceptant un effort supplémentaire, Tokyo espère rassurer les marchés financiers, de nouveau pris d’inquiétude pour les finances européennes, après une accalmie en début d’année suivant des accords d’allègement de dette et d’aide supplémentaire à la Grèce. L’Espagne est particulièrement dans l’oeil des marchés, le taux de son obligation à dix ans étant récemment passé au-dessus des 6%, un niveau difficilement viable financièrement à terme.

En contrepartie de ce soutien nippon à l’Europe via le FMI, Tokyo espère que les Européens renforceront leur “pare-feu” contre une éventuelle contagion de la crise de la dette, a souligné M. Azumi.

Fin mars, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d’augmenter le montant de ce “pare-feu” à un montant total de 800 milliards d’euros –soit 1.000 milliards de dollars– afin de protéger durablement les pays fragiles.

Le Japon a déjà subi les conséquences de la crise européenne, de moindres commandes venant du Vieux continent ayant pesé sur sa balance commerciale. Se remettant doucement des conséquences du séisme et du tsunami du 11 mars 2011 dans le Tohoku (nord-est), la troisième puissance économique mondiale reste confrontée à des tensions d’approvisionnement électrique depuis la catastrophe de Fukushima qui a entraîné par précaution l’arrêt temporaire de la quasi totalité de son parc nucléaire.

Le pays a connu la récession en 2011 et la croissance semble être légèrement repartie en début d’année à la faveur du rebond américain, mais cette fragile reprise risque de dérailler en cas de nouvelle aggravation sur le front européen.