Le 1er vol privé vers la Station spatiale ISS n’a jamais été aussi près

photo_1334640396775-1-1.jpg
Le site Kennedy Space Center de la Nasa, en Floride, le 5 avril 2010 (Photo : Stan Honda)

[17/04/2012 05:36:23] WASHINGTON (AFP) La société américaine SpaceX est très près de réaliser le premier vol privé vers la Station spatiale internationale (ISS) avec “une bonne chance” de pouvoir procéder au lancement comme prévu le 30 avril, a estimé lundi un haut responsable de la Nasa.

“Tout semble bon pour un lancement le 30 avril, mais il faut être prudent car il y a encore du travail à faire”, a déclaré William Gerstenmaier, le responsable des programmes spatiaux à la Nasa, lors d’une conférence de presse.

Il y a “une bonne chance” pour que le tir ait lieu ce jour là, a-t-il insisté, en se disant “impressionné par le travail accompli”.

M. Gerstenmaier s’exprimait à l’issue d’une réunion de plus de quatre heures au centre spatial de la Nasa à Houston (Texas, sud) entre des responsables de la mission à la Nasa et de Space Exploration Technologies (SpaceX).

M. Gerstenmaier a précisé qu’une autre réunion était prévue le 23 avril pour faire un autre point sur les préparatifs de ce premier vol de démonstration de la capsule Dragon de SpaceX et donner éventuellement le feu vert final.

Il a précisé que les ingénieurs de la Nasa devaient, entre autres, vérifier des logiciels de SpaceX pour s’assurer de leur compatibilité avec ceux de l’ISS.

Le lancement de Dragon par le lanceur Falcon 9 de SpaceX est prévu depuis la base aérienne de Cap Canaveral (Floride, sud-est) près du Centre spatial Kennedy.

La capsule Dragon –d’une masse de six tonnes et mesurant 5,2 mètres de hauteur sur 3,6 m de diamètre–, sera, si tout se passe comme prévu, le premier vaisseau privé à s’amarrer à l’ISS.

Pour ce premier amarrage, les astronautes à bord de l’avant-poste orbital utiliseront le bras robotique de la Station pour saisir Dragon.

Dragon fera les mêmes manoeuvres d’approche de l’ISS que les vaisseaux cargo automatiques européen ATV et japonais HTV en effectuant avant l’amarrage un survol de l’ISS à une distance de 2,5 km avant de s’en approcher.

Une fois la mission achevée, Dragon se désamarrera pour effectuer un retour sur la Terre avec un amerrissage prévu dans le Pacifique au large des côtes californiennes.

Elon Musk, le fondateur de SpaceX qui a fait fortune dans l’internet avec la firme PayPal, a concédé durant la conférence de presse la difficulté d’un amarrage entre deux vaisseaux spatiaux, l’ISS et Dragon avançant chacun à 27.000 km/heure.

“Je pense qu’il est important de réaliser que c’est compliqué”, a-t-il dit.

Mais il s’est déclaré prudemment optimiste quant aux chances de succès de ce rendez-vous, soulignant que SpaceX avait déjà lancé le Falcon 9 deux fois et réussi à mettre sur orbite Dragon et à le faire revenir dans l’atmosphère terrestre en 2010, une première pour le secteur privé.

En cas d’échec, SpaceX prévoit un second vol de démonstration vers l’ISS.

Avec la fin, en juillet 2011, du programme de trois décennies des navettes spatiales américaines, qui ont permis de construire l’ISS, la Nasa parie sur le secteur privé pour effectuer à moindre coût le ravitaillement et le transport des astronautes vers l’avant-poste orbital. L’agence entend ainsi se consacrer totalement à l’exploration spatiale lointaine.

Pour le fret vers l’ISS, la Nasa a retenu, outre SpaceX, Orbital Sciences Corporation au terme d’un contrat estimé à 3,5 milliards de dollars au total.

Elle a aussi distribué 270 millions de dollars aux entreprises jugées les plus prometteuses pour transporter des astronautes. Il s’agit, outre SpaceX, de Boeing, Sierra Nevada et Blue Origin.

Depuis le dernier vol d’une navette spatiale en juillet 2011, la Nasa dépend des vaisseaux Soyouz russes pour acheminer ses astronautes à l’ISS et ce jusqu’à au moins 2015.