ège à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[18/04/2012 14:38:03] PARIS (AFP) Le groupe de BTP et de concessions Eiffage enregistrait mercredi après-midi la plus forte baisse du SBF 120 à la Bourse de Paris après avoir annoncé, comme son concurrent Vinci, une baisse du trafic au premier trimestre de 2012 sur les autoroutes dont il a la concession.
La valeur perdait, à 15H30 (13H30 GMT) 6,33% à 25,33 euros, tandis que le CAC 40 baissait de 1,59%.
La concession des autoroutes, grâce aux péages payés par les automobilistes, est une importante “vache à lait” pour Eiffage et Vinci même s’ils ont du fortement s’endetter au moment de la privatisation des autoroutes françaises à la fin du siècle dernier.
“Le trafic est en légère baisse au premier trimestre, mais le chiffre d’affaires est en légère augmentation”, a déclaré le directeur général d’Eiffage Pierre Berger, sans donner plus de précisions chiffrées, lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe.
Eiffage possède notamment, à égalité avec la banque australienne Macquarie, la concession des autoroutes APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) ainsi que celles d’Area (sud-est) et de l’A65 (Pau-Langon).
Le PDG de Vinci Xavier Huillard avait affirmé le 12 avril que le trafic sur les réseaux autoroutiers concédés à Vinci “devrait légèrement baisser en 2012 par rapport à 2011 où il avait augmenté de 0,6%”. Cette prévision, également non chiffrée, est basée sur la baisse du trafic constatée lors “des premiers mois” de 2012 sur ces autoroutes, avait indiqué M. Huillard.
Eiffage comme Vinci ont toutefois enregistré une hausse du chiffre d’affaires issu des autoroutes au premier trimestre, notamment grâce à la hausse des tarifs des péages intervenus début février.
M. Berger, en dépit de “perspectives un peu molles”, table sur un redressement du trafic au second semestre car “l’effet de base pourrait nous être favorable en raison du second semestre 2011 qui avait été mauvais”.
Groupama va sortir
La principale explication de cette baisse de trafic sur les principaux réseaux routiers français réside dans le fait que les prix de l’essence volent de record en record chaque semaine, tandis que ceux du gazole ont atteint un sommet historique à la mi-mars.
La consommation de carburants en France baissera de 1 à 1,5% en 2012 par rapport à 2011 si les prix à la pompe restent à ce niveau, a prédit à l’AFP le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky.
Eiffage a toutefois enregistré une bonne nouvelle avec l’annonce que le tribunal administratif de Paris avait donné raison à Eiffarie, filiale d’Eiffage et de Macquarie, pour le retrait de la Bourse de sa principale concession autoroutière APPR. Projet auquel s’oppose le député PS Arnaud Montebourg, en sa qualité de président du conseil général de Saône-et-Loire, actionnaire historique d’APRR avec 0,025% du capital.
APRR exploite un réseau de 2.234 km d’autoroutes entre Paris, Lyon, les Alpes et le sud de l’Alsace.
Longtemps fortement endetté, Eiffage, troisième groupe français de BTP, n’aura “pas de problème de liquidités au cours des cinq prochaines années”, a affirmé M. Berger.
Pour M. Berger, cette assurance fait suite à la réussite en février de l’opération de refinancement, d’un montant total de 3,5 milliards d’euros concernant Eiffarie, visant à refinancer les lignes de crédit contractées en 2006 lors de l’acquisition d’APRR.
Mais Eiffage devra assumer la sortie “à terme” de son quatrième actionnaire (6,9% du capital), l’assureur mutualiste Groupama, engagé dans un processus de restructuration, qui vendra à condition que le cours de Bourse remonte “de façon significative”, a annoncé M. Berger.