Barroso réaffirme son soutien à des euro-obligations en zone euro

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ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso le 18 avril 2012 à Strasbourg (Photo : Frederick Florin)

[18/04/2012 15:07:32] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) Le président de la Commission européenne a réfuté mercredi l’idée que la crise de la dette soit terminée et a estimé que des euro-obligations seraient le seul moyen de faire vraiment converger les pays de la zone euro.

“Je n’ai jamais dit que la crise est derrière nous”, a déclaré José Manuel Barroso devant le Parlement européen à Strasbourg.

Il a ainsi semblé vouloir prendre le contre-pied du chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, ou des présidents de l’UE, Herman Van Rompuy, et de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui ont jugé que le plus dur était passé.

M. Sarkozy a encore réaffirmé cette position mercredi dans une interview à la chaîne de télévision française BFM TV, estimant en revanche que la zone euro restait en état de “convalescence” comme l’attestent à ses yeux les difficultés persistantes de l’Espagne, dont le coût d’emprunt sur les marchés grimpe.

Pour M. Barroso, l’Europe doit se préparer à “un travail de longue haleine” pour régler la crise.

“Pour assurer une véritable convergence économique, il faudra une mutualisation de la dette publique” dans la zone euro, a déclaré le président de l’exécutif européen.

Cette perspective, du point de vue de la Commission, n’est toutefois pas pour tout de suite et ne pourrait intervenir qu’une fois des progrès réalisés en matière réduction des déficits publics dans les pays.

Le favori des sondages pour l’élection présidentielle française dont le premier tour a lieu dimanche, le socialiste François Hollande, soutient aussi dans son programme l’idée des “euro-obligations”. Tout comme le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

La mutualisation d’une partie au moins des emprunts des pays de l’Union monétaire est perçue par de nombreux économistes comme le seul moyen de régler durablement la crise de la dette et de stabiliser la zone euro, en permettant aux pays les plus fragiles d’être protégés par les pays les plus solides.

Toutefois, la chancelière conservatrice allemande s’y refuse. Angela Merkel estime qu’un tel dispositif encouragerait le laxisme budgétaire. Il se traduirait aussi sans doute par un renchérissement des coûts d’emprunt de l’Allemagne, alors que le pays jouit actuellement de taux historiquement bas sur le marché de la dette.