Hollande souhaite que l’épargne des Français puisse davantage financer la dette

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ouest de la France (Photo : Jean-Pierre Muller)

[19/04/2012 21:47:57] PARIS (AFP) François Hollande a affirmé jeudi qu’il souhaitait que l’épargne des Français puisse davantage être “mobilisée” pour financer une partie de la dette, à condition que les modalités d’emprunt soient plus favorables pour le pays.

“Moi, j’ai l’idée que l’épargne des Français, qui est à un niveau très élevé – 17% de nos revenus sont épargnés – puisse être mobilisée pour l’industrie, pour le logement et aussi pour la dette”, a-t-il déclaré, interrogé à ce sujet lors du Grand Journal de Canal +. Son intervention avait été enregistrée un peu plus tôt dans la journée, pour cause de meeting dans la soirée à Bordeaux.

“De manière que, plus on empruntera auprès des Français, moins on empruntera auprès des marchés”, a-t-il dit.

A la question, “vous lancerez des emprunts d’Etat auprès des particuliers ?”, il a répondu: “j’y réfléchis. Ca existe déjà. Ce qu’on appelait autrefois les bons du Trésor, les grands emprunts d’Etat. Plus on emprunte sur nos propres marchés avec l’épargne des Français, moins on est dépendant de fonds d’investissements”.

“Vous le ferez de manière plus systématique?” Il répond: “plus systématique, oui”.

Interrogé sur le fait de savoir s’il l’avait décidé, il a affirmé: “Oui, en fait. Après il faut voir les conditions. Il faut que ce soit un taux qui ne soit pas supérieur à celui du marché. Pas la peine de payer plus cher une dette même si elle est souscrite par les Français”.

A la fin 2011, 65,4% de la dette négociable de l’Etat (sous la forme de titres) était détenue par des non-résidents, et 34,6% par des résidents français, selon les données de l’Agence France Trésor, chargée de gérer la dette française.

En juin 2009, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité lancer un nouvel emprunt auprès des Français. Il y avait renoncé parce que le coût d’un appel public à l’épargne aurait alors été beaucoup plus élevé que d’aller sur les marchés.

L’initiative de M. Sarkozy était la première opération de ce type en France depuis le fameux “emprunt Balladur” en 1993.

Rémunéré à 6% par an et d’une durée de quatre ans, il avait rencontré un vif succès, permettant de lever 110 milliards de francs (16,7 milliards d’euros), contre 40 milliards initialement attendus.

Jérôme Chartier, député UMP du Val d’Oise, avait déjà proposé en septembre 2011 de réserver aux particuliers une partie des émissions du Trésor.

“La rémunération du Livret A est actuellement de 2,25%. La dernière émission d’OAT à dix ans s’est opérée à un taux de 2,90%. Cela aurait pu séduire nombre de particuliers”, avait-il estimé.

Jusqu’à la réforme des marchés financiers mise en place au milieu des années 80, les Français prenaient une part active au financement de l’État au travers des emprunts nationaux et de ceux des grandes entreprises publiques.