Des serveurs (Photo : Rainier Ehrhardt) |
[20/04/2012 10:26:05] PARIS (AFP) L’Etat, via le Fonds national pour la société numérique (FSN), va investir 75 millions d’euros dans le projet alliant les entreprises Orange et Thales, pour développer une “centrale numérique” (cloud computing) qui stockera les données informatiques stratégiques françaises.
Il s’agit du premier investissement de ce fonds, lancé en mars 2011, ont souligné dans un communiqué commun le ministre de l’Industrie et de l’Economie numérique Eric Besson et le Commissaire général à l’investissement René Ricol.
Le FSN dispose d’un total de 4,25 milliards d’euros, dont une partie est destinée à accompagner en investissement les acteurs développant de nouveaux usages, services et contenus numériques. Sa gestion est assurée par la Caisse des Dépôts.
L’annonce de ce financement est l’aboutissement d’une longue série de rebondissements.
Dans le cadre du Grand Emprunt, l’Etat devait en effet initialement injecter 135 millions d’euros dans le consortium “Andromède”, projet mené depuis plus deux ans conjointement par les groupes Orange, Thales et Dassault Systèmes.
En décembre 2011, Dassault Systèmes avait créé la surprise en se retirant du consortium “Andromède”, annonçant un projet concurrent avec comme partenaire principal SFR (Vivendi). Mais en apprenant que l’Etat avait l’intention de financer à parts égales les deux projets, Dassault Systèmes avait décidé de jeter définitivement l’éponge.
Le projet de “centrale numérique” porté par Orange et Thales est doté d’un capital total de 225 millions d’euros, a précisé le communiqué.
MM. Besson et Ricol ont salué “la création d’un nouvel acteur majeur de l’économie numérique. Cette société française à vocation européenne commercialisera une gamme d’offres dites d’+Infrastructures à la demande+”.
Ce système de “cloud computing” permet de gérer à travers le web des données informatiques stockées dans des serveurs distants.
La nouvelle société “fournira à la demande les capacités de traitement, de stockage et de bande passante utilisées par toutes les entreprises et les administrations, mais également par la filière informatique (éditeurs de logiciels, etc.)”, est-il précisé.
“La +suite logicielle+ (soit l’ensemble de programmes informatiques) de la société sera développée à base de logiciels libres, favorisant ainsi l’ouverture, l’interopérabilité et la standardisation, et bénéficiera d’un haut niveau de sécurité”, ajoute le communiqué.
“Cette démarche ouverte favorisera l’écosystème de développeurs et d’intégrateurs innovants, et profitera à l’ensemble du tissu économique français et européens”, résument Eric Besson et René Ricol.