Dans un scénario “volontariste”, une étude sur les opportunités et moyens d’accès aux marchés ouest-africains, dont les résultats ont été présentés, jeudi 19 avril à la Maison de l’exportateur (CEPEX), vient de montrer que la Tunisie peut accroître, à l’horizon 2016, la valeur de ses exportations de biens et services vers cette région, à environ 1 milliard de dinars contre seulement 260 millions de dinars en 2010. L’étude du cabinet ACC-Société du Conseil d’Etude et de Formation, qui prévoit l’implantation, en quatre ans (2012- 2016), de 55 sociétés tunisiennes dans les 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) (contre seulement 14 en 2010), évalue à 8,5 millions de dinars le coût requis pour la réalisation de ces objectifs.
Cofinancée par la coopération italienne, à raison de 1,3 million de dinars, l’étude recommande des démarches appuyées pour la signature de l’accord préférentiel avec les pays de cette région de plus de 80 millions d’habitants (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo).
Elle préconise aussi la facilitation des procédures d’obtention de visas pour les ressortissants de l’UEMOA, la mise en place d’un mécanisme d’échange d’informations sur les projets qui y sont entrepris, l’éligibilité des sociétés tunisiennes au financements UE dans la région et la conduite d’actions caritatives dans la zone.
Malgré l’existence d’opportunités réelles sur les marchés africains, des difficultés persistent et empêchent les entreprises tunisiennes d’y aller.
Selon l’étude, la Tunisie peut exporter sur les marchés africains, les médicaments, la margarine, les pâtes et couscous, les composants et dispositifs électriques, le papier hygiénique, les emballages et les conserves de tomates.
D’après l’étude, les difficultés qui freinent la réalisation de cet objectif, sont, essentiellement, liées à l’insuffisance d’informations sur ces marchés, au manque d’accompagnement, aux procédures douanières contraignantes, aux problèmes de visas pour les clients et à la couverture insuffisante par les assurances. Du côté des pays de l’UEMOA, ces difficultés ont trait aux droits de douanes élevés, à l’instabilité politique et insécurité dans certaines régions, au niveau de corruption et risques d’insolvabilité élevés et aussi à l’insuffisance des infrastructures locales et le manque de ressources humaines qualifiées. D’après Ali Chelbi, directeur général du cabinet ACC, qui présentait l’étude, l’absence de financements et d’assurances des exportations vers l’UEMOA demeure une difficulté majeure qui entrave le développement des échanges commerciaux entre la Tunisie et les pays d’Afrique en général.
Recommandations pour encourager la conquête des marchés africains
M. Chelbi a appelé, à cet effet, au lancement de lignes de crédits dans le cadre du FOPRODEX (Fonds de Promotion des exportations) et à la création, à moyen terme, d’une SICAR- Afrique (société d’investissement à capital-risque) en vue d’accompagner “l’africanisation” des entreprises tunisiennes.
En matière d’assurance, le responsable a recommandé la création d’un réseau d’information sur l’Afrique en collaboration avec la Banque Africaine de Développement (BAD) pour garantir assurer les exportations vers l’Afrique.
Durant les cinq dernières années, les exportations de la Tunisie vers les pays de l’Afrique Sub -Saharienne ont enregistré une croissance moyenne de 21,8%.
Les principaux fournisseurs africains de la Tunisie sont la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud et le Cameroun et ses premiers clients sont l’Ethiopie, le Sénégal et le Rwanda.
D’après les chiffres du CEPEX, les produits échangés entre la Tunisie et les pays africains sont essentiellement des produits agricoles et agroalimentaires, le cuir et chaussures, l’énergie et les lubrifiants, les industries électriques et mécaniques (IME), les industries diverses et le textile-habillement.
WMC/TAP