Hollande souhaite que la BCE baisse ses taux et prête directement aux Etats

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est (Photo : Fred Dufour)

[20/04/2012 16:07:41] PARIS (AFP) Le candidat PS à l’Elysée François Hollande s’est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance.

Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait “deux moyens de le faire: le premier, c’est de baisser les taux d’intérêt, si nous pensons qu’effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j’y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d’aller dans cette direction”, a déclaré M. Hollande.

“Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d’un soutien aux banques”, a-t-il ajouté.

Selon lui, “c’est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités” avec des “banques qui empruntent auprès d’elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%”.

“Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point”, a dit le candidat socialiste. Il “serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort”.

“Cette position, je la défends depuis des années, c’est ce qui se passe aux Etats-Unis, c’est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne”, a-t-il expliqué.

“Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d’avoir plus de lucidité”, a aussi déclaré M. Hollande.

“Je sais que les Allemands y sont tout à fait hostiles, eh bien ça fera partie de la négociation. Si on pense que ce n’est pas utile de renégocier, alors restons chez soi”, a également affirmé le député de Corrèze qui veut renégocier, s’il est élu le 6 mai le traité européen de discipline budgétaire, pour y introduire un volet croissance.

Le ministre des Finances François Baroin a dénoncé des déclarations “inadaptées et incohérentes”, assurant dans un communiqué que “demander à la BCE de prêter directement aux Etats sans contrepartie en matière de maîtrise des déficits publics” serait “la porte ouverte au laxisme budgétaire et au retour de l’inflation”.

François Baroin estimait pourtant lui-même, en novembre dernier, que “la meilleure réponse” contre la crise était, aux yeux de la France, “une annonce d’intervention d’un prêteur en dernier ressort qui serait constitué par la Banque centrale européenne”.

Il affirmait alors que “les expériences extérieures” permettaient d’écarter la crainte d’un regain d’inflation en cas d’intervention de la BCE.

De son côté, le président-candidat Nicolas Sarkozy s’est lui-même dit favorable, en cette fin de campagne, à un dialogue entre les gouvernements et la banque centrale afin que celle-ci soutienne la croissance dans la zone euro.