La Bourse de Paris entre affaiblie dans la période électorale

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[21/04/2012 08:42:11] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a connu au total une semaine de stabilité, s’apprête à vivre une nouvelle semaine à risque en raison des incertitudes liées au premier tour de l’élection présidentielle en France et à la situation financière, toujours préoccupante, de l’Espagne.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 0,02% pour terminer vendredi à 3.188,58 points.

Depuis le 1er janvier, il est en hausse de 0,91%, après avoir basculé brièvement dans le rouge vendredi matin sur l’année 2012.

Les effets des mesures massives de soutien prises par la Banque centrale européenne (BCE) semblent s’estomper doucement sur le marché, qui subit en outre des regains de tension sur la crise de la dette en zone euro.

“Les marchés financiers européens semblent renouer avec les séquences de stress qui paralysaient les investisseurs en fin d’année 2011”, résume Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France. “On entre dans une période où toute nouvelle rumeur en zone euro peut avoir un impact, notamment jusqu’à l’entrée en vigueur du MES (nouveau pare-feu, ndlr) début juillet”, estime Nicolas Just, un des responsables de la gestion d’actions chez Natixis AM.

C’est dans ce contexte que se tient dimanche le premier tour de l’élection présidentielle en France, alors qu’une rumeur infondée de dégradation imminente de la note française, a témoigné jeudi de la nervosité sur les marchés.

“S’il y avait une vraie défiance des investisseurs, la dette française aurait déjà été attaquée. Les résultats du premier tour, à moins d’une grosse surprise, ne devraient pas être un événement majeur sur les marchés”, prévient toutefois Christian Parisot, économiste chez le courtier Aurel BGC. Selon lui, plus que le résultat à l’issue du second tour le 6 mai, les investisseurs guetteront surtout la première loi de finances rectificatives du prochain gouvernement avant l’été et les engagements budgétaires fournis.

Pour l’heure, dans contexte agité en zone euro, “le point de cristallisation des inquiétudes reste le marché obligataire”, rappelle M. Cousté.

Le taux à 10 ans de l’Espagne est passé en début de semaine au-dessus des 6% et Madrid a dû payer cher pour lever des fonds sur le marché.

“J’ai l’impression que les investisseurs sont beaucoup plus inquiets par l’Espagne que par la France”, juge M. Just.

Les investisseurs devraient continuer à scruter l’évolution des taux obligataires, prévient M. Parisot, même si “on n’a pas beaucoup d’éléments nouveaux à attendre”, selon lui, si ce n’est côté statistiques les indices PMI d’activité.

Parmi les pays surveillés, seule l’Italie se présentera sur les marché pour emprunter à moyen et long terme, pour lever 7,5 milliards d’euros.

Les marchés attendent également de connaître le montant exact des nouvelles ressources attribuées au Fonds monétaire international (FMI) qui pourrait ainsi venir en aide à l’Europe. Les investisseurs regarderont également vers les Etats-Unis, avec en particulier la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), alors que les indicateurs économiques envoient des signaux contradictoires sur la vigueur de la première économie mondiale.

“La Fed va probablement réviser à la hausse ses prévisions d’inflation et à la baisse pour l’emploi. Mais nous attendons peu de changement dans la politique suivie actuellement”, expliquent les stratégistes de BNP Paribas. En dehors de statistiques sur la confiance des consommateurs et l’immobilier, la saison des résultats d’entreprises continuera à battre son plein. “On a une publication très importante avec Apple qui représente 18% du Nasdaq et qui peut avoir un impact sur l’ensemble des marchés”, explique M. Parisot.

Euronext (CAC 40)