Dette : tension sur les taux après le 1er tour en France

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çais devant son écran (Photo : Martin Bureau)

[23/04/2012 09:57:35] PARIS (AFP) Les taux des obligations européennes se tendaient lundi à l’exception de ceux de l’Allemagne, illustrant un regain d’inquiétude sur l’ensemble de la zone euro après les incertitudes liées à l’issue du scrutin présidentiel en France et à la tourmente politique aux Pays-Bas.

A ces deux éléments ponctuels s’ajoutent les inquiétudes sur la situation de l’Espagne, dans le collimateur des marchés depuis trois semaines, et dont les taux frôlent toujours la barre des 6%.

Vers 11H00 , les taux de l’ensemble des pays de la zone euro se tendaient: le taux de l’OAT française montait à 3,098% contre 3,081% vendredi soir, tout comme celui des Pays-Bas à 2,380% contre 2,314%, pays en proie à une crise politique et qui risque de perdre sa note Triple A.

Les taux à 10 ans espagnols s’inscrivaient à 5,990% contre 5,937% vendredi soir, tout comme ceux de l’Italie à 5,712% contre 5,651% et ceux de la Belgique à 3,474% contre 3,458% la veille du week-end.

Seuls les taux allemands baissaient, conséquence d’un mouvement acheteur sur la dette allemande considérée comme le placement le plus sûr en ces périodes d’incertitudes. Le taux du Bund qui évolue en sens inverse des prix, s’inscrivait à 1,669% contre 1,707%.

Les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle française et l’arrivée en tête du candidat socialiste François Hollande accentue l’inquiétude des investisseurs sur l’ensemble de la zone euro, note-t-on dans les salles de marché.

“Il y a certes un effet présidentiel dans la remontée des taux français. Mais pas seulement car l’ensemble des rendements progressent. Ce qui inquiète c’est l’idée d’une renégociation des traités européens et ces craintes sont plus importantes que les incertitudes sur une nouvelle politique économique en France”, explique Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.

Les analystes du CM-CIC estiment que les marchés réagissent aux mesures de François Hollande qui, en cas de victoire, pourrait “soutenir le pouvoir d’achat des ménages et encourager le retour à 60 ans pour l’âge minimum de départ à la retraite”. L’écart entre les taux à 10 ans français et allemands devrait continuer à se creuser, témoignant d’un manque de confiance envers la dette française, ajoutent-ils.

La tourmente politique aux Pays-Bas a par ailleurs mis de l’huile sur le feu sur le marché obligataire, créant un élément de tension supplémentaire, a ajouté M. Robin.

Les Pays-Bas risquent, selon les analystes, de perdre le précieux triple A dont ils bénéficient auprès des trois principales agences de notation financière.