En industrie, il y a deux genres d’incitations en matière de développement industriel, assure Slim Tlatli, ancien ministre du Tourisme et expert international auprès des Nations unies, en marge d’un séminaire de formation organisé récemment à Tunis, par l’ONUDI en direction de 25 hauts responsables irakiens. «La première, plus verte ce qui permet d’être plus compétitif, même si cela paraît plus coûteux. A titre d’exemple: quand nous avons une industrie qui utilise beaucoup d’eau et la rejette, la conséquence est la pollution de la nappe phréatique, ce qui a, à moyen et long termes, de lourdes conséquences sur la qualité de la terre et constitue une menace sur les ressources hydrauliques. Par contre, si nous prenons cette eau et que nous la recyclons, nous raflons des économies importantes et nous préservons les ressources hydrauliques qui deviendront avec le temps plus précieuses dans un pays comme la Tunisie. Le Deuxième type d’incitations concerne l’exportation des produits industriels tunisiens en Europe. Sur ce marché, il existe des considérations réglementaires et d’autres d’orientations des goûts des consommateurs».
En Europe, les producteurs sont pénalisés lorsqu’ils usent d’emballages non recyclables. Le Packtec en Tunisie réalise des études sur des emballages recyclables et biodégradables qui devraient faire des produits tunisiens des produits compétitifs sur le marché européen. Pour ce qui est de l’industrie verte, il s’agit non seulement d’un choix économique mais d’un choix sociétal, et c’est ce que fait le consommateur européen pour préserver les ressources naturelles pour les générations futures.
Pour bien se positionner en Europe et gagner des parts de marché, il faut prendre en compte l’importance des facteurs environnementaux. «Les Tunisiens ne peuvent plus éluder s’agissant des industries vertes et de l’économie verte».
Rappelons à ce propos que Slim Tlatli a figuré parmi les premiers hauts responsables tunisiens à avoir mis en marche le Programme de mise à niveau des industries tunisiennes avant le démantèlement tarifaire avec l’Europe. C’est lui aussi qui avait mis en place, alors qu’il était ministre de l’Emploi, un programme pour accompagner les créateurs de nouveaux projets, cinq ans après le démarrage de leurs entreprises pour garantir le succès des projets en question. «Nous nous sommes toujours plus investis dans l’accompagnement du jeune porteur de projet avant la mise en marche du projet. Nous savons que le taux de mortalité d’un projet varie entre 2 et 5 ans. L’accompagnement sur les 5 années est important. Nous devions créer un corps de coachs pour accompagner les entrepreneurs car il ne fallait pas les abandonner à eux-mêmes avant qu’ils ne maîtrisent la gestion de leurs entreprises. C’était l’Etat qui devait subventionner le coaching».
Malheureusement le projet de coaching est mort avec le départ de Slim Tlatli du ministère de l’Emploi.