La croissance des ventes en ligne en France s’essouffle

photo_1335357886266-1-1.jpg
achat en ligne (Photo : Denis Charlet)

[25/04/2012 12:47:07] PARIS (AFP) Le taux de croissance du commerce en ligne en France, encore très dynamique, a pourtant commencé à ralentir et le potentiel de nouveaux acheteurs pourrait être atteint d’ici 2016-2017, selon une étude du cabinet d’analyse Xerfi-Percepta parue mercredi.

“Apparemment, l’e-commerce aux particuliers ne connaît pas la crise”, mais “ce dynamisme doit toutefois être relativisé”, estime l’étude.

En effet, le taux de croissance de l’e-commerce, est passé de 53% en 2005 à 22% en 2011 et devrait redescendre à 13% en 2015, selon Xerfi-Percepta.

L’affaiblissement du pouvoir d’achat a déjà enrayé la progression du panier moyen (90,3 euros) et un moteur de croissance risque de s’éteindre: “le potentiel maximum de cyberacheteurs pourrait être atteint en 2016-2017 compte tenu des évolutions démographiques”.

Les e-commerçants doivent en conséquence s’attacher “d’urgence” à fidéliser leurs clients, juge Xerfi-Percepta.

Les ventes en ligne en France ont atteint en 2011 un volume de 37,7 milliards d’euros, soit 22% de plus qu’en 2010. Le marché devrait croître de 18% en 2012, estime le cabinet d’analyse, plus pessimiste que la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) qui table sur 20% de croissance en 2012.

Xerfi prévoit 16% de croissance en 2013, puis 13% en 2015 à 66,7 milliards d’euros. La Fevad mise elle sur 72 milliards d’euros en 2015.

Reste que l’e-commerce attire toujours plus d’entreprises, note Xerfi-Percepta. Plus de 100.000 sites marchands étaient recensés fin 2011, pour un chiffre d’affaires moyen de 375.000 euros par site. Avec de grandes disparités entre les acteurs, puisqu’une quarantaine d’opérateurs truste un quart de l’activité, selon Xerfi-Percepta.

En France, ce sont “les pure players” (n’existant qu’en ligne) qui occupent la première place de l’e-commerce, alors que les acteurs de la distribution physique dominent au Royaume-Uni (premier marché européen de l’e-commerce).

Les enseignes de distribution traditionnelle en France rattrapent un peu leur retard en ligne, notamment grâce au “drive”, qui permet de retirer en voiture les courses effectuées sur internet. Début 2012, près de 70% des 90 principales chaînes de distribution françaises (tous secteurs confondus) disposaient d’un site en ligne marchand.

Pour autant, “l’internet en doit pas être considéré comme un eldorado”, met en garde le cabinet d’analyse. Quand toutes les enseignes physiques auront un site internet marchand, “elles retrouveront les mêmes situations de marché que dans la sphère physique”, avec un problème de “saturation” lié au manque de différenciation des concepts de vente.

Xerfi-Percepta note que les e-commerçants “s’apprêtent à franchir” une nouvelle étape dans la stratégie “Business to Business”, à savoir le développement de prestations de services aux entreprises. Exemple: la “délégation e-commerce”, qui est la gestion intégrale ou à la carte de l’activité e-commerce d’un groupe.