çois Hollande donne une conférence de presse à Paris, le 25 avril 2012 (Photo : Patrick Kovarik) |
[25/04/2012 14:22:30] PARIS (AFP) Le candidat PS à l’Elysée, François Hollande, a laissé entendre mercredi que s’il était élu, il pourrait décider de mesures d’économie dès l’été dans le cadre de la loi de finances rectificative, si l’état des comptes publics était “plus difficile” que prévu.
“Je confirme: au lendemain de l’élection présidentielle, je demanderai à la Cour des comptes de nous faire un rapport –bref d’ailleurs– sur l’état réel des comptes publics, de ce qui a été promis dans la campagne par le candidat sortant (Nicolas Sarkozy, ndlr) et parfois dépensé”, a déclaré M. Hollande lors d’une conférence de presse.
Indiquant que ce rapport serait attendu “pour la fin du mois de juin, il a attiré l’attention sur l’importance de ses “conclusions”. “Il y aura un collectif budgétaire, ce qu’on appelle une loi de finances rectificative, sur les comptes 2012. Si nous sommes dans une situation plus difficile, j’en tiendrai nécessairement compte pour agir”, a affirmé le candidat socialiste.
Le rapport de la Cour des comptes, dont M. Hollande a loué “la qualité” du travail, doit permettre de “savoir exactement quelle est l’exécution de la loi de finances qui a été votée, modifiée pour 2012”.
Sur ce qui aurait été dépensé en plus, selon lui, par le président candidat de l’UMP, François Hollande a estimé que “c’était son privilège”. “Mais enfin ça peut être finalement un héritage lourd”, a-t-il avancé.
Le candidat socialiste s’est également exprimé sur ses relations avec la chancelière allemande Angela Merkel, déclarant qu’il aurait “une discussion ferme et amicale” avec elle s’il ets élu.
Interrogé sur un éventuel clash avec Mme Merkel, notamment sur la renégociation des traités européens, M. Hollande a affirmé: “Nous ne sommes pas là pour créer des conflits mais nous ne sommes pas pour dissimuler non plus des interprétations différentes ou des positions dissemblables, donc j’aurais”, en cas d’élection, “à ouvrir cette discussion ferme et amicale avec Mme Merkel”.
François Hollande s’est par ailleurs félicité de la prise de position du président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, en faveur d’un “pacte de croissance” européen, comme il le réclame lui-même.
“Et voilà que le président de la BCE, M. Draghi, vient lui-même (…) de dire que le pacte budgétaire devait être complété par un pacte de croissance (…). Il a ajouté même qu’il serait utile de revenir en arrière et de faire priorité à l’éducation, la recherche, les grandes infrastructures”.
“Le président de la BCE sera utile, il l’est pour permettre de soutenir la croissance au travers de la politique des taux d’intérêt, mais qu’il puisse lui aussi ajouter une voix à d’autres confirme bien que l’annonce que j’avais faite, l’engagement que j’avais pris, va faire de l’élection française une élection aussi décisive en Europe”, a-t-il ajouté.
S’exprimant à Bruxelles devant des députés, M. Draghi a déclaré: “Nous avons un pacte budgétaire (…). Nous devons revenir en arrière et en faire un pacte de croissance”. Le président de la BCE n’a pas détaillé ce qu’il entendait par ce vocabulaire, employé en général par les tenants d’une relance par la dépense publique, à laquelle il s’oppose fermement.
“Actuellement ce que j’ai le plus à l’esprit, c’est (la nécessité) d’avoir un pacte de croissance”, a-t-il insisté. Même si “les réformes structurelles heurtent de larges intérêts” et “font mal”, elles doivent être poursuivies pour l’avenir.