çade de la Fed, à Washington (Photo : Nicholas Kamm) |
[25/04/2012 14:53:19] WASHINGTON (AFP) La banque centrale des Etats-Unis (Fed) devait publier mercredi de nouvelles prévisions de croissance et confirmer vraisemblablement le soutien exceptionnel qu’elle apporte à la reprise de l’économie américaine à l’heure ou celle-ci donne des signes de ralentissement.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) était réuni dans la matinée à Washington, au siège de la Réserve fédérale.
Il devait publier à 12H30 (16H30 GMT) le communiqué final rendant compte de ses décisions prises au cours de cette rencontre de politique monétaire ordinaire commencée la veille.
Selon les analystes, le Comité annoncera que la Réserve fédérale maintiendra son taux directeur quasi nul en vigueur depuis décembre 2008 et poursuivra comme prévu jusqu’en juin son opération lancée en octobre pour faire baisser encore un peu plus les taux d’intérêt à long terme.
A 14H00 (18H00 GMT), la Fed doit publier un document résumant les nouvelles prévisions des membres du FOMC en matière de croissance économique, de chômage, d’inflation et d’évolution du taux directeur de l’institution.
En l’absence attendue de modification de la politique monétaire, ces nouvelles prévisions devraient retenir l’attention, de même que la conférence de presse que le président de la Fed, Ben Bernanke, doit donner à 14H15 (18H15 GMT).
Après deux mois de créations d’emploi robustes, les embauches ont nettement ralenti aux Etats-Unis en mars, et les derniers indicateurs économiques, témoignant de la poursuite d’une croissance lente, sont apparus plutôt décevants dans l’ensemble.
L’indicateur des commandes de biens durables, publié mercredi par le ministère du Commerce, est ainsi apparu en baisse de 4,2% en mars, bien plus que le pensaient les analystes.
La conférence de presse de M. Bernanke et les nouvelles prévisions du Comité devraient permettre de se faire une idée de la façon dont les dirigeants de la Fed évaluent les dernières données économiques, à l’heure où le ralentissement de l’économie américaine a tendance à être perçu comme plutôt temporaire.
La Fed a pour mission de favoriser à la fois le plein emploi et la stabilité des prix. Le consensus majoritaire au sein du FOMC est que la relative faiblesse des pressions inflationnistes permet de maintenir encore longtemps une politique monétaire ultra-accommodante pour soutenir la reprise économique entamée à l’été 2009.
Les derniers chiffres de l’inflation ont montré cependant que si la hausse des prix ralentit, elle était encore de 2,7% sur un an en mars, bien au-dessus de l’objectif de la Fed (2,0% à moyen terme), et que l’inflation sous-jacente continuait de s’accélérer et atteignait 2,3%, son niveau le plus élevé depuis septembre 2008.
Pour les analystes de Barclays Capital, la Fed “pourrait reconnaître qu’il lui est plus difficile d’arbitrer entre croissance et inflation”, ce qui entraînerait une “baisse de la probabilité” de la voir augmenter encore son soutien à la reprise, dans le cas où la conjoncture viendrait à se dégrader fortement dans les mois qui viennent.
Pour leur confrère Ian Shepherdson, du cabinet HFE, “la vraie question” sera de voir ce que la Fed prévoit pour 2013 et 2014 car cela permettra de mesurer l’influence des “faucons” du Comité, pour qui l’amélioration continue de l’économie ne justifie plus que la Fed continue de soutenir la reprise autant qu’elle le fait.