Tunisie : La finance alternative peut-elle booster les projets innovants?

Par : TAP

Intervenant lors d’un séminaire sur le thème de “la finance alternative: pratiques et perspectives au service de l’innovation”, organisé à Tunis, Mustapha Boubaya, consultant et expert en innovation, a estimé que “les mécanismes de financement actuels sont plus adaptés à une économie traditionnelle qu’à une économie du savoir”.

Selon lui, les fonds publics, créés depuis le début des années 90, énoncent des conditions difficiles qui freinent l’investisseur dans la réalisation de son idée de projet. Or, il pense que les projets innovants nécessitent la célérité dans leur réalisation car toute idée innovante peut être exploitée par un autre investisseur si elle n’est pas réalisée dans les meilleurs délais.

M. Boubaya affirme que “la quasi-totalité des instruments de financement est de faible efficacité et que leur efficience (flexibilité, délais, visibilité…) est à revoir fondamentalement en plus de la suppression de la logique comptable et l’opacité des procédures”.

Par ailleurs, évoquant les problèmes des jeunes “pousses” ou sociétés innovantes, l’expert a mis l’accent sur l’absence de communication relative aux instruments de financement, la verticalité de ces derniers (doubles emplois), l’inefficacité des aides financières en amont et la faiblesse des dispositifs d’accompagnement.

Quant à Maher Kallel, président de Carthage Business Angels (CBA), il s’est focalisé sur l’importance de la finance alternative dans l’innovation, car “un projet innovant est risqué, d’ou la tendance des banques à ne financer que des projets classiques et à garanties”. De ce fait, un projet innovant nécessite un financement alternatif, tel que celui apporté par les business angels, c’est-à-dire des hommes d’affaires n’ayant pas peur de prendre des risques et se proposant de venir en aide à tout jeune promoteur porteur d’une idée innovante.

Ces business angels contribuent ainsi à la réalisation rapide des projets proposés tout en veillant à apporter l’assistance nécessaire (compétences, expérience, réseaux relationnels, temps…).

Et M. Kallel de citer également le marché alternatif en tant qu’outil de finance alternative, précisant qu'”actuellement seulement 2 ou 3 sociétés innovantes sont cotées en Bourse”. “Une société innovante a un potentiel de développement et de bénéfice plus important que les sociétés classiques et contribuent au développement du marché alternatif” , estime-t-il.