érence de presse à Prague le 23 avril 2012 (Photo : Michal Cizek) |
[27/04/2012 05:40:58] PRAGUE (AFP) Le Premier ministre tchèque Petr Necas affronte vendredi un vote de confiance au Parlement, espérant maintenir au pouvoir sa coalition de centre droit pour continuer les réformes et éviter des élections anticipées à l’issue incertaine, dans un contexte d’austérité économique.
Tout porte à croire que le “cabinet de responsabilité budgétaire” comme l’appelle M. Necas survivra à cette épreuve, en dépit de la scission du très instable parti gouvernemental Affaires publiques (VV), qui a considérablement réduit sa majorité parlementaire.
Dirigée par le vice-Premier ministre Karolina Peake, la faction dissidente de VV se dit pro-gouvernementale, alors que les autres députés de cette formation se veulent désormais une “opposition constructive”.
Formé aussi par deux partis de droite, ODS de M. Necas et TOP 09, le cabinet au pouvoir depuis la mi-2010 disposait initialement de 118 des 200 sièges à la chambre basse. Lors du vote de vendredi, il pourra compter sur l’appui de 103 députés, selon le décompte de Mme Peake.
Les députés restants de VV, eux, ont “carte blanche” pour ce vote, selon Katerina Klasnova, présidente du groupe parlementaire de ce parti centriste dont l’homme fort, Vit Barta, a été condamné à la mi-avril pour corruption à 18 mois de prison avec sursis.
“En tant que président, je dois avoir intérêt à l’existence du gouvernement. Si une solution est trouvée, je l’accepterai”, a promis le président Vaclav Klaus sans toutefois manifester le moindre enthousiasme face à cette situation confuse.
La politique d’austérité visant à assainir les finances publiques a rendu le cabinet Necas fortement impopulaire, si bien que l’opposition sociale-démocrate remporterait haut la main d’éventuelles législatives anticipées, devant les communistes, selon de récents sondages.
“Aucun des partis gouvernementaux ne peut se permettre des élections anticipées: VV et sa faction dissidente de Mme Peake disparaîtraient de la scène politique, alors que l’ODS et TOP subiraient une importante défaite”, a résumé le politologue Jiri Pehe.
érité à Prague le 21 avril 2012 (Photo : Stringer) |
Dans le même temps, le gouvernement tchèque affronte une forte vague de protestations sociales liées à son programme d’austérité. Samedi, quelque 90.000 personnes sont sorties dans les rues de Prague pour crier haut et fort leur hostilité au cabinet de centre droit, lors d’une des plus importantes manifestations depuis la chute du communisme en 1989.
M. Necas se retrouve sous pression alors que d’autres gouvernements à travers l’Europe chancellent voire s’effondrent sous le poids des mesures destinées à surmonter la crise de la dette, que ce soit en Espagne, en Grèce, en Italie aux Pays-Bas ou en Slovaquie voisine.
“Dans la plupart des pays d’Europe, les gouvernements font face à la même incompréhension et au même déplaisir”, a noté l’analyste David Marek, dans le tchèque journal Dnes.
Les syndicats s’apprêtent à lancer prochainement des grèves et d’autres mouvements de protestation “douloureux” pour le cabinet, a averti le chef de la Coalition des fédérations syndicales des transports (KDOS), Lubos Pomajbik.
De son côté, le chef de la principale centrale syndicale tchèque CMKOS, Jaroslav Zavadil, a annoncé qu’il allait désormais boycotter les négociations tripartites syndicats-employeurs-gouvernement, tant que l’exécutif n’arrête pas ses réformes.
“Le gouvernement est toujours prêt à négocier. Ce sont les syndicats qui poussent la tension à l’extrême”, a réagi M. Necas, avant de souligner la nécessité de poursuivre son programme de rigueur.