Geert Wilders (g), le ministre des Finances Jan Kees de Jager (c) et le Premier ministre Mark Rutte (d) au Parlement de La Haye le 26 avril 2012 (Photo : Phil Nijhuis) |
[27/04/2012 05:35:28] LA HAYE (AFP) Quelques jours à peine après la démission du gouvernement des Pays-Bas, victime d’un désaccord sur la réduction du déficit public avec son allié, le parti d’extrême droite de Geert Wilders, les députés néerlandais ont approuvé jeudi un budget de rigueur réclamé par Bruxelles.
“C’est une nouvelle incroyablement bonne”, a déclaré le Premier ministre démissionaire Mark Rutte lors d’un débat à la chambre basse du parlement néerlandais : “la classe politique néerlandaise s’est montrée aujourd’hui sous son meilleur jour”.
“De cette manière, les Pays-Bas peuvent continuer à bénéficier d’un faible taux d’intérêt” sur le marché obligataire, a renchéri le ministre des Finances Jan Kees de Jager.
Cinq partis, dont les deux formant la coalition gouvernementale minoritaire de centre-droit ainsi que trois petits partis d’opposition, totalisant 77 sièges de députés sur 150, avaient annoncé plus tôt dans la soirée être parvenus à un accord sur un budget de rigueur visant à ramener en 2013 le déficit public sous les 3% du PIB (contre 4,7% en 2011), la norme dans la zone euro.
Les cinq partis se sont mis d’accord sur des mesures prévoyant notamment une augmentation de la TVA, une réduction du budget alloué aux soins de santé et un gel des salaires de certains fonctionnaires.
éerlandais des Finances Jan Kees de Jager le 26 avril 2012 à La Haye (Photo : Roel Rozenburg) |
Le ministre des Finances Jan Kees de Jager avait consulté mercredi jusque tard dans la nuit et jeudi les différents partis sur un éventuel accord, faisant d’innombrables allées et venues dans le bâtiment du Parlement. M. de Jager a donc réussi en deux jours à conclure un accord sur la réduction du déficit alors que sept semaines de négociations n’avaient pas suffit à trouver un terrain d’entente entre la coalition minoritaire de centre-droit et son allié d’extrême droite.
Le gouvernement ne disposait plus de la majorité absolue à la chambre basse au parlement après que son allié, le parti d’extrême droite PVV de Geert Wilders (23 sièges sur 150 à la chambre basse du parlement), eût claqué samedi la porte de négociations, entamées début mars, sur la réduction du déficit public sous la barre des 3%.
M. Rutte avait d’ailleurs présenté lundi la démission de son gouvernement après l’échec des négociations, ouvrant la voie à des élections législatives anticipées, attendues le 12 septembre. La date devrait être confirmée vendredi pendant le conseil des ministres hebdomadaire.
Geert Wilders avait refusé samedi d’approuver une série de mesures qui auraient permis, selon le gouvernement, d’économiser 14,4 milliards d’euros, ramenant le déficit public à 2,8% du PIB en 2013.
Les deux partis de la coalition gouvernementale, les libéraux (VVD) du Premier ministre démissionnaire Mark Rutte et les chrétiens-démocrates du CDA, ont obtenu le soutien jeudi de trois petits partis de l’opposition : les centristes de D66, les écologistes et le parti chrétien ChristenUnie. “Nous sommes dans une crise profonde, et des mesures douloureuses sont nécessaires”, a déclaré Jolande Sap, chef du groupe parlementaire écologiste, à la chaîne de télévision NOS, quelques minutes avant le débat au parlement.
Le ministre des Finances Jan Kees de Jager doit, tout comme ses homologues européens, soumettre d’ici à lundi à la Commission européenne une ébauche de budget pour 2013.
“Il me semble maintenant possible que les Pays-Bas envoient ce soir une lettre à Bruxelles”, a assuré à la chaîne NOS Sybrand van Haersma Buma, chef du groupe parlementaire chrétien-démocrate.
Aucune évaluation chiffrée de la somme que les Pays-Bas vont économiser en 2013 n’a été fournie, les chefs des groupes parlementaires concernés se limitant à dire que l’accord permettra de ramener le déficit public sous les 3%.