Le feuilleton de la raffinerie de Skhira est loin d’être fini. Quelques mois
après la conclusion d’un accord en vertu duquel le groupe
Qatar Petroleum avait,
en principe, repris en main le projet, de folles rumeurs prêtent, ces jours-ci,
à des groupes algériens et libyens l’intention de prendre en charge ce projet.
Interpellé sur cette question par Radio express Fm, Riadh Bettaieb, ministre de
l’Investissement et de la Coopération internationale a déclaré «ne pas être au
courant de telles rumeurs».
Pour lui, les informations selon lesquelles des groupes algériens et libyens
auraient manifesté de nouveau de l’intérêt pour ce projet concerneraient,
peut-être, une requête de Qatar Petroleum qui a exigé de la Tunisie, en
l’occurrence, la conclusion avec l’Algérie et la Libye, avant le démarrage des
travaux de la réalisation du projet, de conventions aux termes desquelles les
deux pays s’engagent à approvisionner la raffinerie en pétrole brut et la
construction de gazoducs.
La production de brut de la Tunisie, à hauteur de 95.000 barils par jour environ
est sans rapport avec celle de la Libye et d’Algérie, membres de l’OPEP, la
Tunisie se prévalant, seulement, de son statut en tant que point de transit pour
les exportations de produits énergétiques algériens vers les marchés mondiaux.
Pour revenir à l’approvisionnement de la raffinerie en pétrole provenant des
pays voisins, il s’agit en fait de vieux projets. br>
L’Algérie, par le biais de sa Société des hydrocarbures (Sonatrach) a toujours
acheminé par pipe line, depuis l’époque coloniale, une partie de son pétrole du
gisement Hassi Messaoud au port pétrolier de Skhira.
Quant à la Libye, ses responsables ont fait état du temps de Kadhafi de leur
disposition à aider la Tunisie à construire la raffinerie de Skhira et à
construire un pipeline pour acheminer le pétrole de gisements localisés au sud
de la Tunisie.
Il faut dire que les exigences de Qatar Petroleum sont dictées par la recherche
de la rentabilité maximale et l’importation au moindre coût du pétrole d’Algérie
et de Libye pour faire tourner cette raffinerie dont la construction nécessitera
un investissement global de plus de 2,5 milliards de dinars.
La réalisation de cette raffinerie est, par ailleurs, d’une extrême urgence pour
la Tunisie au regard de la flambée des cours du pétrole et des produits
pétroliers raffinés (70% des besoins de Tunisie sont importés), et leur
corollaire, au plan intérieur, l’augmentation des sorties en devises et des
subventions du carburant.
Rappelons que la Tunisie dispose d’une seule raffinerie de pétrole, située à
Bizerte, avec une capacité de 30.000 barils par jour. La deuxième raffinerie en
projet aura une capacité de 120.000 barils par jour.
Le projet consiste en une raffinerie de pétrole et toutes les installations
annexes, qui comprendront notamment les unités de traitement et de raffinage de
pétrole, les installations de stockage des produits raffinés, toutes les
installations annexes dont les bâtiments administratifs, magasins, les ateliers
et toute l’infrastructure nécessaire au bon fonctionnement de la future
raffinerie, tels que les routes, parkings, éclairages et clôtures de sécurité.