Italie : le gouvernement adopte des mesures pour réduire la dépense publique

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à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[30/04/2012 20:17:51] MILAN (AFP) Le gouvernement de Mario Monti a adopté lundi soir en Conseil des ministres une série de mesures en vue de réduire les dépenses publiques de façon structurelle en repérant les “gaspillages” et afin d’éviter à plus court terme une nouvelle hausse de la TVA.

“Le montant total de la réduction de la dépense publique est de 4,2 milliards d’euros, un montant qui servira à éviter l’augmentation de la TVA de deux points prévue pour octobre prochain”, a déclaré M. Monti à l’issue du Conseil, qui a duré presque six heures.

Enrico Bondi, ex-administrateur extraordinaire du géant agroalimentaire en faillite Parmalat, a été nommé commissaire extraordinaire pour la rationalisation des dépenses publiques, avec pour mission de définir le niveau de dépense pour chaque secteur.

“Je suis reconnaissant à M. Bondi d’avoir accepté cette lourde mission. Nous avons choisi la personne la plus respectée et la plus connue en Italie pour son activité de tailleur de coûts”, a affirmé M. Monti.

D’ici le 31 mai, les différents ministères devront identifier les secteurs où les dépenses peuvent être réduites. M. Monti dirigera en personne un comité interministériel qui aura pour mission de choisir les postes qui peuvent faire l’objet de coupes.

Ces mesures sont le fruit d’un rapport du ministre des Relations avec le Parlement, Piero Giarda, chargé par M. Monti de lancer une “spending review” (révision des dépenses publiques, ndlr), terme anglais utilisé par le gouvernement.

Cette “spending review” vise également à satisfaire des objectifs de plus court terme en repérant de nouvelles économies pour permettre à l’Italie de tenir plus facilement son objectif d’équilibre budgétaire et éviter la nouvelle hausse de la TVA prévue en octobre.

Cette augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée de deux points à 23%, après une première hausse d’un point à 21% en septembre dernier, avait été adoptée en décembre dans le cadre du dernier plan de rigueur mais le gouvernement estime désormais qu’elle pourrait aggraver la récession.

Plombée par l’austérité, l’économie italienne est entrée en récession fin 2011 et le gouvernement a jugé il y a deux semaines qu’elle serait plus marquée que prévu en révisant à la baisse ses prévisions économiques.

Il prévoit désormais une contraction du PIB de 1,2% cette année contre -0,4% auparavant, ce qui retardera le retour de l’Italie à l’équilibre budgétaire en 2014-2015 contre un précédent objectif de 2013.

En 2013, le déficit public s’élèvera à 0,5% (contre un excédent de 0,1% prévu auparavant) mais le gouvernement souligne que cela reste en conformité avec le Pacte budgétaire européen.