é pour son offre mobile (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[03/05/2012 10:06:35] PARIS (AFP) Cinq mois après son arrivée dans le mobile, Free confirme son impact sur le marché des télécoms avec un début de concentration, concrétisé par le rachat de Darty Telecom par Bouygues, et une déperdition de clientèle chez France Télécom qui pèse sur les comptes de l’ancien monopole.
L’arrivée début janvier du nouvel opérateur avec des tarifs très agressifs a contribué à une baisse des prix généralisée, qui a satisfait les consommateurs, mais dont les opérateurs ont prévenu qu’elle ne serait pas sans conséquence pour l’économie des entreprises et l’emploi.
Bouygues Telecom, qui publiera le 15 mai son chiffre d’affaires pour le premier trimestre, prévoit d’ores et déjà un recul de 10% de ses ventes en 2012 et a annoncé jeudi la première étape d’un mouvement de consolidation en rachetant l’activité télécoms du groupe d’électroménager Darty.
En rachetant cette activité pour un montant non dévoilé, Bouygues Telecom va d’abord s’accaparer les 300.000 abonnés de téléphonie fixe (un tiers de clients très haut débit, deux tiers de clients ADSL) et les 40.000 abonnés mobile de Darty qui s’était lancé en 2006 dans l’aventure des télécoms avec le fixe d’abord puis le mobile.
Le groupe d’électroménager va également représenter un nouveau canal de distribution pour Bouygues Telecom en distribuant dans ses 226 magasins français l’ensemble des offres fixes et mobiles de l’opérateur et en prenant en charge le service client des offres Bouygues Telecom souscrites dans ses magasins, tout en continuant à commercialiser parallèlement la marque Darty.
Mercredi, Bouygues Telecom qui a annoncé en début d’année sa volonté de “réaliser un plan d’économies de 300 millions d’euros” par an, avait confirmé la renégociation des contrats de ses sous-traitants français, dont celui de la chaîne de distribution Phone House.
De son côté, France Télécom a annoncé une baisse de son activité et de sa rentabilité opérationnelle au premier trimestre qui va de pair avec la perte de 615.000 clients mobiles en France sur la même période.
Orange France a ainsi subi 2,3 millions de résiliations, en partie compensées par l’arrivée de 1,7 million de nouveaux clients, ce qui représente une perte nette de 615.000 clients, contre une perte de 219.000 clients au premier trimestre 2011. Le recul du nombre de clients est de 0,7% sur un an, souligne le groupe.
Mais France Télécom a un atout que n’ont pas les autre opérateurs: le contrat d’itinérance 2G et 3G signé avec Free Mobile lui permettant d’accéder au réseau d’Orange moyennant une contrepartie financière qui “compense partiellement le recul du chiffre d’affaires” au premier trimestre, affirme le groupe. D’autant que l’intensité du trafic de Free va gonfler les revenus attendus.
Lors de sa signature en mars 2011, ce contrat devait rapporter 1 milliard d’euros sur 6 ans à France Télécom. Aujourd’hui, “la mise en oeuvre du contrat depuis le lancement des offres commerciales de Free Mobile en janvier 2012 amène le groupe à anticiper des revenus substantiellement plus élevés qui devraient dépasser le milliard d’euros sur 3 ans”.
Chez SFR, les conséquences de l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile s’étaient fait sentir fin mars avec la mise sur la touche de son PDG, Frank Esser, qui a été remplacé mercredi par Michel Combes, actuel directeur général Europe du groupe britannique de télécommunications Vodafone, qui prendra ses fonctions au 1er août.