à Santa Eugenia, dans la banlieue de Madrid, le 27 janvier 2012 (Photo : Dominique Faget) |
[04/05/2012 07:41:36] MADRID (AFP) Le nombre de chômeurs en Espagne a baissé de 0,14% en avril, avec 4,74 millions de personnes, un léger répit après avoir atteint en mars un record historique dans un contexte de récession, a annoncé vendredi le ministère du Travail, qui reste pessimiste pour 2012.
Ce recul met fin à huit mois consécutifs de hausse du chômage, dans un pays qui affiche le taux le plus élevé de sans-emploi dans le monde industrialisé, 24,44% de la population active selon l’Institut national de la statistique (Ine), qui utilise une méthode de calcul différente.
Selon l’office européen des statistiques, Eurostat, l’Espagne affichait un taux de chômage de 24,1% en mars.
En avril, 6.632 chômeurs de moins ont été comptabilisés, par rapport à mars, et le pays compte désormais 4.744.235 demandeurs d’emploi.
Pour les jeunes actifs de moins de 25 ans, parmi les plus touchés par le chômage avec un taux de 52% selon l’Ine, le recul a été de 1,60% sur un mois, avec 8.121 chômeurs en moins.
Sur un an, la tendance reste toutefois à la hausse, avec 474.875 chômeurs en plus, soit une progression de 11,12%.
Surtout, avril, qui est traditionnement un bon mois pour l’emploi en Espagne, en raison des vacances qui stimulent le tourisme, avait été bien meilleur en 2011, où 64.309 chômeurs de moins comptabilisés.
“Le chômage enregistré au mois d’avril (2012) continue de refléter l’impact négatif de l’état de l’économie sur le marché du travail”, a souligné dans un communiqué Engracia Hidalgo, secrétaire d’Etat à l’Emploi, rappelant que, selon les prévisions du gouvernement, le chômage devrait encore augmenter en 2012 avant “une légère reprise” par la suite.
“C’est l’effet de la deuxième récession que nous sommes en train de vivre”, a-t-elle expliqué.
L’Espagne a renoué au premier trimestre avec la récession, à peine deux ans après en être sortie, avec un recul du PIB de 0,3%.
La secrétaire d’Etat rappelle l’importance de la réforme du travail adoptée en février, qui “met à disposition des entreprises les instruments de flexibilité et d’adaptation, comme alternative au licenciement, afin de s’adapter aux changements dans leur environnement, y compris les plus défavorables”.
Une marée humaine a défilé dans les rue d’Espagne le 29 mars, après une grève générale organisée contre cette réforme et les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Le gouvernement doit réduire à 5,3% du PIB en fin d’année le déficit public, après un dérapage jusqu’à 8,51% en 2011, au prix de lourds sacrifices sociaux. Il a donc présenté un budget d’une rigueur sans précédent, prévoyant 27,3 milliards d’euros d’économies et nouvelles recettes.
Sur les 17 régions espagnoles, l’Andalousie (sud), la plus touchée du pays avec un taux de chômage de plus de 33%, enregistre en avril 11.508 chômeurs en moins, mais dans plusieurs régions le chômage continue d’augmenter, notamment aux îles Canaries (+5.053) et dans la région de Valence (+2.961).
Par secteur d’activité, le nombre de demandeurs d’emploi baisse dans l’agriculture (-1.241), la construction (-1.388) et les services (-8.304), mais monte dans l’industrie (+1.828).